Sociétés secrètes, théories du complot et secrets d'états

Ou bien le laisser 24 heures ficelé sur une chaise en formica, un casque audio sur les oreilles, avec le titre Maaaajjjjeeesssstéééé du groupe Sortilège poussé au max ! ;-)

Pour revenir au sujet, tout de ce qui ressemble de près ou de loin à une volonté transcendantale me laisse froid. Bien qu’étant athée, je ne me retrouve pas dans le sens que beaucoup donnent à l’athéisme, qui semblerait se définir par une négation. Je ne considère pas l’athée comme une personne qui ne croit pas. L’athéisme, comme son nom l’indique, est moins une négation qu’une absence de dieu. Quelle absence ? Ah ben oui, au fait, de quelle absence on parle ? Du principe de causalité, du principe du dieu social ou du principe divin ? Si l’on se penche sur le cas du dieu social dans les religions, autrement dit les divinités qui sont l’objet d’un culte, on se retrouve devant un fait qui pèse tout de même dans la balance. Depuis des millénaires, les dieux/divinités se succèdent aux quatre coins du globe parmi les différents peuples. Et on observe quoi ? Que ce principe religieux naît, vit et meurt. Jupiter n’est plus, de même que Baal (ou qui vous voudrez), substitués par d’autres dieux/divinités dont le rôle social concourt davantage à l’ordre (ou désordre) des sociétés humaines qu’à celui du vaste univers.

Résultat ? Aujourd'hui l’humanité se répartit en plusieurs milliers de religions ‒ pas une, pas deux, pas trois ! Oui, au XXIème siècle, des milliers de dieux sont priés, adorés, et leur existence est formellement attestée par tous leurs adeptes/croyants. Si l’on remonte, donc, aux origines de l’humanité, cela nous fait des dizaines de milliers de dieux (voire millions) qui sont censés chacun avoir créé l’univers, la terre, les plantes, les animaux, les humains. Indubitablement, c’est trop. Si tant de dieux prétendent au titre de « créateurs de l’univers », comment ne voulez-vous pas que l’athée en arrive à croire à la chose la plus vraisemblable, à savoir qu’aucun n’y a pris part ?

Prenons le dieu d’Abraham. Pourquoi mériterait-il plus de considération, de crédit que, je sais pas, moi, Chicomecòatl ou Odin ? Partant, dans 1500 ou 2000 ans (j’espère moins), il y a de fortes chances que Yahvé-Dieu-Allah sera rangé au rang des antiquités pittoresques, tout comme ses devanciers. L’athée constate uniquement cet état de fait : la succession historique de superstitions sociales dont les derniers avatars n’ont pas plus de validité que les anciens. Et en outre, en se retournant sur l'abondant cimetière des dieux morts, il se dit qu’il serait peut-être temps d’inventer un autre idéal.

Ceci étant, l’idéal religieux, quand il n’est pas générateur de conflits et de désastre, peut inspirer aux Hommes les plus sublimes entreprises, comme aider son prochain ou le mysticisme dans l’art (qui n'a jamais "vibré" en pénétrant dans une mosquée ou une cathédrale ?). Et de tous les arts, la musique sacrée est peut-être celui qui nous plonge le plus profondément dans l’humanité car elle agit direct sur l’inconscient. Contrairement à la lecture, c'est immédiat. Elle n’a pas besoin, pour émouvoir, d’être révisée par l’esprit, le raisonnement. Elle va droit à ce que, faute d’une expression moins tartignole, j’appellerais le cœur. Que la musique sacrée, mes Soeurs, mes Frères, soit la plus grande pitié et l’image de ce qu’il y a de beau dans tout homme, afin que chacun, après les dures épreuves, retrouve foi dans la race qui l’incarne...

Tchaïkovsky (russe), qui se foutait royalement de la religion orthodoxe, il n’était pas croyant, a écrit quelques trucs sacrés dont L’Hymne des Chérubins. Comment ne pas croire à ce qu’il nous raconte dans son tour de magie, hein ? Comment ?

Et je ne sais plus qui se demandait s'il existait encore aujourd'hui des artistes inspirés par le sacré, mais des compositeurs comme John Tavener, Arvo Pärt, Pēteris Vasks ou Thomas Jennefelt, produisent de très belles choses dans ce domaine.