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[Jeu/Découverte] - TriMovies le Renouveau

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Re: [Jeu/Découverte] - TriMovies

The King of Comedy

(la Valse des Pantins)

Martin Scorsese - 1983

Le regard anxieux, la bouche pâteuse, une cravate rouge serrant son col impeccablement ajusté, bien peigné. Autour, une foule floue, bruit de trafic, le Jerry’s show se termine. Gi’me the books ! Gi’me the books ! Les cris stridents couvrent la voix rauque du vieil officier, tout d’un bloc, la face tranquille, massive. Ok, ok half an hour, half an hour. Bye bye! La foule jase, mais ne se disperse pas. Un frisson seul semble électriser la scène, éclairée de la lumière blanche et plate des luminaires de la ville, alors que le travelling de la caméra suit, lentement, le visage propre et soucieux de De Niro, bien peigné, chiffonnant sa fine moustache. Sa cravate rouge, tendue, jure au milieu des grouillots qui semblent tous plus loufoques ou banaux les uns que les autres. Il s’excuse avec un sourire effronté, insistant sur ses excuses, ses petits yeux rieurs contrastant avec l’ensemble. Soudain, clameur. Le regard anxieux de l’italien semble rivé sur un point fixe, mais moins anxieux. La star traverse la foule. L’image ralentie, les flashes claques lentement hachurant l’image. Ce n’est pas une rock star, mais c’est tout comme, la foule s’hystérise. L’homme paraît, en rapport, comme dépareillé : il pourrait être un de ces businessmen repus dont on ne se rappelle jamais le nom après le film ; il ne sourit pas. Il semble agacé, il rentre dans la voiture, criblée des coups de la foule attroupée, serrée, contre la taule. Il souffle, enfin près à partir quand brutalement, un corps s’engouffre par la portière non encore refermé, lui sautant littéralement dessus, criant, avec un son aigu : « Jerry ! I love you ! Jerry ». Empoigne, il se débat, elle se démène, il la repousse avec force, elle s’accroche. « Don’t go ! NO ! ». La portière d’en face, contre laquelle il était appuyé s’ouvre brusquement et Jerry tombe à la renverse en arrière. La fille reste à l’intérieur de la voiture, comme folle, tambourinant contre la vitre, grimaçant, hurlant, cognant sa tête – comme dans un film de zombie. Et, comme dans un film de zombie, alors que la camera fait volte-face et que, simultanément, un flash inonde l’écran d’une lumière froide, l’image se fige : sur la vitre, les mains écartelées de l’hystérique s’étalent, la face propre de De Niro se penchant à l’extérieur dans le cadre, sa cravate rouge toujours en place. Un doux slow s’enclenche et le générique s’égrène, la scène surréaliste toujours en fond. Vous êtes dans un film de Scorsese et vous connaissez déjà les trois personnages principaux du film.

Les années 80, Scorsese, le rêve américain, De Niro ; les ingrédients sont connus, au point d’en devenir classiques. Classique mais efficace. Si The King démarre au quart de tour, la suite ne décevra pas, et elle s’avérera beaucoup plus surprenante qu’on aurait pu le croire. J’ai été surpris, je dois l’avouer, par le scénario. Il navigue avec aisance entre micro-flash-backs, scènes entrecoupées, plan de camera plus cinématographiques. Une caméra, justement, de haute voltige, il faut l’avouer. Si The King n’est peut-être pas le plus impressionnant des Scorsese sur ce plan, on se trouvera souvent à opiner à la justesse des plans, la perfection du cadre, le travail si minutieux de la lumière et de l’esthétique et, parfois, sans prévenir, un plan purement artistique viendra ponctuer le film avec grâce. Bref, niveau caméra c’est tout bon, on ne peut mieux, plus clean, plus parfait.
Le scenar, je l’ai dit, est bon, surprenant – et du fait que c’est justement cette surprise qui en constitue tout l’intérêt, je ne préfère rien en dire. Je l’ai dit, de toute manière, c’est un film sur le show business et sur le thème, si à la mode à l’époque, du rêve américain, avec l’émigré italien, sa mama, son culot sans borne, et tout et tout…

J’ai du mal à comprendre le titre français, une vraiment très mauvaise traduction, tant le titre américain s’applique si bien au film. Que dire de plus ? Le film est si propre et bien fait qu’on ne trouve rien à redire, et guère plus à relever : tout passe crème, tout est bien travaillé, trop propre peut-être... Et dire que Scorsese n’a eu d’Oscar qu’à 65 ans…quelle blague. The King est un film sur l’obsession, sur le spectacle aussi, la société du spectacle – et il faudrait citer la Guy Debord, qui s’accorderait parfaitement avec l’époque. On se trouvera souvent mal à l’aise en visionnant The King, la « gêne » est sans doute le sentiment le plus présent dans la majorité des scènes du film. Seul De Niro reste imperturbable, d’acier de volonté, tendu vers son rêve de devenir comédien, harcelant pour cela Jerry sans relâche. Rien que le mobilier, le design de la salle d’attente de Jerry, les dialogues entre De Niro et la réceptionniste, ses cravates toujours bien mises, les regards, le sourire moqueur de la réceptionniste… tous ces éléments, parfaitement agencés, arrivent à créer tout en finesse la gêne qui se crée petit à petit dans le regard du spectateur, au fur à mesure que le film bascule…

C’était une communication du Canadian Association for Theatre Research

Edité par Kalameet le 01/03/2017 - 08:13
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Re: [Jeu/Découverte] - TriMovies

The King of Kong: A Fistful of Quarters

Seth Gordon - Documentaire - 2007

« Les jeux vidéo sont fait pour amuser les gens, et croyez-moi ils le font bien. On y joue à la maison, en se relaxant sur le canapé, avec des amis et ça marche ! Et c’est fun. Mais, croyez-moi le jeu compétitif, quand tu veux attacher ton nom dans le haut du tableau, faire entrer ton nom dans l’histoire, tu dois payer le prix fort. »
Et oui, ça ne rigole pas chez les pros gamers. Et pas de n’importe quel jeu, non ! de Donkey Kong !! Faut s’accrocher en effet pour faire un score à 870 000…avec une vie.

King of Kong, c’est d’abord un film de ricains ! L’Amérique, la vraie, l’Amérique profonde, des « winners » qui bossent à l’usine de sauce épicé, aux bons chrétiens qui citent l'Ancien Testament, aux cravates drapeau-américain : Dieu, compétition, réussite, star, bimbos. Bref, la caricature de l’Amérique populaire…. Mais je ne vais pas être méchant, faut pas être méchant…couché chien chien !

Spoiler

Je ne vais rien dire parce qu’après tout, je me suis bien marré (par moment), j’ai été impressionné aussi (parce que quand même faut le faire), et puis, c’est sur les jeux vidéo ! Alors… on pardonne tout à ces personnages.

J’avais déjà entendu parler de Billy Mitchell. Un type épatant, comme le dit un ado du coin choppé à la salle d’arcade : « il vend sa sauce piquante, il se vend lui-même, c’est un charmeur et un bon ambassadeur ! ». True strory. Bon, mais j’arrête, j’avais dit que je n’allais pas me moquer. Il a même une chanson à son nom ! Bon par contre j’veux pas dire mais…il a pas un regard de futé quand même…ça fait un peu néandertalien. Bon, là je déconne encore là. Et j’en suis qu’à 10 min de film… Je sais pas pourquoi je suis comme ça, pourtant j’suis pas un mauvais gars dans la vraie vie. C’est la faute à mon chien.

Naturellement, il y a un challenger, Steve Wiebe, qui lui aussi vient d’un milieu social relativement similaire et mène une vie planplan. Au cas où vous ne l’auriez pas compris nos deux champions sont deux losers, ce n’est pas moi qui le dit, ce sont leur familles – et oui, on est aux USA, les gens sont très francs, ils parlent sans aucune gêne de ces choses-là. Bref, des losers donc, sauf, aux jeux vidéo ! Là faut avouer que ce sont plutôt des bêtes. Et Steve, le type qui n’avait jusque-là jamais rien réussit, explose le record : 1 006 600 points. Du coup, la compétition reprend, Billy à un record à aller récupérer !

Bref, donc tout le documentaire suit la compétition qui s’engage, ça parle beaucoup, c’est un peu long. Bon, c’est intéressant si vraiment on aime ce genre de jeux, qu’on a connu l’arcade par exemple, après, très sincèrement, j’ai pas trouvé ça suffisamment intéressant pour le regarder entièrement. Le réalisateur monte le truc en scène un peu artificiellement, y’a toute une histoire de coups bas, de pseudo-thriller pas très réussit. C’est trop long je trouve. Et puis y’a vraiment des personnages insupportable, genre le Billy…c’est vraiment un beauf. Le pauvre Steve est sympathique par contre, au moins il a ça pour lui.

Bref, un documentaire à ne voir que pour deux raison : soit vous êtes vraiment un passionné d’arcade, soit vous le regardez comme un documentaire sociologique sur les classes populaires américaines.

Edité par Kalameet le 01/03/2017 - 08:28
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Re: [Jeu/Découverte] - TriMovies

Alala pourquoi y'a que 28 jours en février?!! Déjà que j'ai jamais le temps de rien...si en plus ils enlèvent des jours... Enfin, bon je suis complètement à la bourre comme d'hab mais je pense mettre quand même une critique pour le Roi et l'oiseau demain si je peux me permettre... J'aime beaucoup se dessin animé du coup j'aimerai quand même poster une petit critique, même si c'est un peu tard...

Bah sinon cool la liste des films de trimovies, gg kaz. Je m'étais pas rendu compte à quel point y'avais autant de films! impressionant quand même! C'est cool en tout cas, on va pouvoir fouiner dans le tas pour trouver les films qu'on a laissé passer...

Edité par Kalameet le 01/03/2017 - 08:27
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Re: [Jeu/Découverte] - TriMovies

Le rêve italien de Michele Placido.

En 1968, il n'y a pas qu'en France que gronde la rage sociale. L'Italie vit aussi des temps troubles, entre manifestation étudiante et grèves dans les usines. C'est dans ce contexte que Nicola, une jeune recrue de la police rêvant de devenir acteur, se retrouve infiltrée dans le milieu contestataire étudiant. Il y tombe amoureux de la belle Laura, une étudiante issue de la bourgeoisie rêvant d'un monde plus juste et prenant de plus en plus de responsabilités dans le mouvement.

Le fait d'avoir vu Romanzo Criminale du même réalisateur juste avant m'a permis de voir à quel pont certaines thématiques sont chères à Michele Placido. Réalisé tout juste 3 ans après son plus gros succès, avec comme acteurs principaux des interprètes ayant déjà participé à Romanzo Criminale, il mêle de la même façon histoire et romance en essayant d'intimement lier les deux.
Cependant le contexte et la manière de faire m'ont paru plus digestes. La période brossée est beaucoup moins longue (à peine un an), donc offre beaucoup moins d'ellipses et gomme cette sensation de fourre-tout. Le contexte social de l'époque est même bien rendu et il est plutôt intéressant de voir comment s'est mis en place ce joyeux bordel. L'auteur aurait pu aller plus loin sur le chemin des idées, mais on voit tout de même qu'il a vécu cette période. Les images des manifestations sont assez saisissantes.
A noter d'ailleurs que le film est en partie autobiographique, Placido ayant lui-même été dans les forces de la police avant de devenir réalisateur.

Comme dans Romanzo Criminale, la réalisation est assez crue, abrupte et sans fioriture. Placido n'essaie pas de styliser ses plans, il montre. L'impression de réalisme, nécessaire au contexte se voulant entre fiction et réalité, s'en retrouve donc accrue. Au centre de ce tourbillon des évènements, il y a donc la romance entre Nicola et Laura qui, si elle est moins forte car moins tragique et passionnée que celle de Freddo et Roberta dans Romanzo Criminale, donne cette impression de vertige. Les personnages, touchants et superbement interprétés, se retrouvent ainsi face à leurs propres contradictions et se retrouvent bousculés dans leurs convictions intimes.

Reste cependant qu'encore une fois la multiplicité des autres personnages et une certaine effervescence des évènements brouillent le propos et donne un sentiment parfois un peu brouillon et bordélique. Mais bon, ce sont des manifestations étudiantes après tout! ;)

Michele Placido. Un réalisateur italien que je ne connaissais pas du tout et que j'ai pris plaisir à découvrir. Merci GrennSnake!


Modérateur
Aliéné
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Re: [Jeu/Découverte] - TriMovies

Allez, je reviens pour Mars !

Nocturna, la nuit magique

Synopsis: Dès l'instant où Tim, assis sur le toit de l'orphelinat, a vu Adhara sa minuscule étoile toute fragile tomber du ciel, il a senti que quelque chose ne tournait pas rond.
Dans le monde de Nocturna, une ribambelle de petites créatures travaillent pour faire de la nuit un endroit magique où tout est possible. L'arrivée inattendue de Tim et les rencontres qu'il fera tout au long de sa quête lui donneront-ils la force et le courage de surmonter sa peur ?

Pourquoi voir le film ?
-Parce que c'est Français (ouais un peu de chauvinisme ! )
-Le Film revient sur certaines peurs et croyances des enfants voir même des adultes sur le monde de la nuit... Il est bien réalisé, soigné et à un dessin bien particulier.

Dans le domaine, Monstre et compagnie a déjà visité ce theme mais sous le thème de l'humour, là ou nocturna est tout en poésie, en douceur et d'un mal inconnu qui toucherait le monde.
Pour moi, c'est un film a voir.

Film facilement trouvable, on peut le voir sur youtube

Mais où est donc passé la 7eme compagnie ?

Synopsis:Lors de la débâcle de juin 1940, la septième compagnie de transmission, camouflée dans un bois, est capturée par les Allemands. Seuls trois hommes partis en éclaireurs échappent à l'ennemi : les soldats Pithivier et Tassin, et le sergent-chef Chaudard. Ceux-ci établissent une liaison téléphonique entre leur position d'observation et le bois où la 7e compagnie est regroupée.

Pourquoi voir le film ?
-Parce qu'il fait parti pour moi des meilleurs comédies du genre
-qui comporte des répliques culte
-Une moquerie tout en finesse (ou pas) de l'armée française lors de la seconde guerre
-Un film dont je suis très attaché et avec un casting très réussi (Jean Lefèvre / Pierre Mondy / Aldo Maccione / Robert Lamoureux )
Un film attachant, drôle et d'une touche de l'ancien temps.

Je met rarement des comédies lors de mes sélections mais y'en a certaines...elles sont incontournable.
J'aurais bien voulu proposer les Tontons Flingueurs lors d'une sélection...malheureusement >7000... :'(

Kubo et l'Armure Magique

Synopsis: Kubo est un jeune garçon, qui gagne sa vie en tant que conteur, vivant seul avec sa mère, éloigné un peu de tout, vivant tranquillement et simplement.
Mais un jour le passé de la mère de Kubo la rattrape.. et nous plonge dans une aventure épique et pleines de poésie

Pourquoi voir le film ?
-Pour son aspect graphique
-parce que les Origamis c'est la vie ( et les scarabées aussi)
-le stop motion
-un monstre qui a demandé des mois de boulot mais ça en valait le coup
-il faudrait plus de dessin animé dans le genre

Edité par Suprême Yoshiphile le 01/03/2017 - 21:45

Yoshiman

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Re: [Jeu/Découverte] - TriMovies

Le Roi et l'oiseau

Paul Grimault

1980

Le Roi et L’oiseau, c’est une poésie. Une poésie de notes de piano, délicatement composée par Wojciech Kilar, un compositeur polonais, lequel a écrit la musique d’un grand nombre de films, essentiellement polonais (mais aussi a collaboré avec Polanski notamment pour Le Pianiste). Une poésie de couleurs pastel, de cieux bleus se confondant avec la terre blanche du royaume de Takicardie, de nuits étoilées s’éveillant dans les nappes roses de l’aube, d’architecture bizarroïde, de personnages loufoques, de tableaux surréalistes, tout ceci composé sous la houlette de Paul Grimault, souvent comparé à un « Walt Disney » français, dessinateur, réalisateur passionné d’animation qui fondera plusieurs studios qui réaliseront ce film ; deux fois. Une poésie de mots, bien sûr, et pas de n’importe qui : les dialogues sont de Jacques Prévert, qui travaille avec Grimault conjointement au scénario.

Il n’est pas vraiment utile de narrer ici toute l’histoire rocambolesque de la production et de l’élaboration de ce film, qui aura fait date dans l’histoire du cinéma d’animation ; je vous renvoie pour en savoir plus sur l’excellente page de wikipédia, remplit de détails et d’anecdotes. Le Roi et l’oiseau c’est donc une adaptation d’un conte pour enfant d’Hans Andersen un romancier danois du XIXème siècle, très connu pour ses contes justement (qui ne connaît pas, ou n’a pas entendu parler du « vilain petit canard », « la petite fille aux allumettes », « la reine des neiges », etc.). Cette belle histoire est traitée, par Prévert, de façon adulte, remplie certes de poésie mais pas seulement, puisque la satire comme le dramatique y est fortement présente. Les dialogues sont génialissime il faut l’avouer : « …prison d’état, prison d’été, prison d’hiver, prison d’automne et de printemps, bagne pour petit et grands … panoplie en tout genre, feu d’artifice dernière cartouche … casino, tir au pigeon, musée de l’armée, jardin des plantes, galerie des ancêtres – l’ascenseur ralentit au passage nous laissant admirer une troupe de singes gaiement relaxée autour d’un tronc – …asile de nuit du roi gibier de potence du roi … musique de chambre du roi… ». La musique je l’ai dit est absolument merveilleuse, très simple mais très belle. Enfin, l’image : superbe, incroyable. Je crois que je n’ai jamais revu ce style d’animation ailleurs. Le Roi et l’oiseau a véritablement une pâte graphique indéniable, surtout dans le dessin des personnages, dans leur caricature à la fois burlesque et empathique, dans leur allure très expressive, leur mouvement glissants, leur formes qui se dilatent. L’influence est clairement surréaliste mais aussi du dessin de caricature satirique du début XXème et des très vielles BDs de cette même époque ; ou des vieux comics façon Popeye un peu… Juste au passage, il faut savoir que ce film à (très) fortement influencé les créateurs du studio Ghibli dont l'un des fondateurs Isao Takahata déclare : « ce qui est certain, c'est que l'influence de ce film fut pour moi décisive. Je peux affirmer que, sans sa découverte, je n'aurais jamais emprunté la voie du film d'animation ; c'est dire l'intensité du choc que je reçus alors », rien de moins...

Bref, mes mots ne peuvent que paraître creux et ma critique piètre face à un tel chef d’œuvre, dont ma description ne vient que barbouiller de sa maladresse.

Le Géant d’acier met en branle sa main titanesque ; il la projette violemment en avant et brutalement se fige, presque ; les deux doigts monstrueux semblent se concentrer, comme s’ils étaient en train d’accomplir alors un travail d’une importance vitale, d’une incroyable minutie : délicatement, leurs pointes saisissent alors le microscopique crochet, retenant la grille de la cage…et l’ouvrent. Le plan s’élargit. Et sur le sol vierge s’ouvrant au ciel sans limite, de tout son poids, le poings fermé de fer vient écraser la cage. Définitivement.


Edité par Kalameet le 01/03/2017 - 22:02
Portrait de Rudolf
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A rejoint: 4 septembre 2011
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Re: [Jeu/Découverte] - TriMovies

Bon, il y a eu de très jolis avis sur Le Roi et l'Oiseau, c'est bien, je suis content que ça vous ai plu globalement.

Et oui, toute la scène finale avec la minuscule cage de l'oiseau ouverte délicatement par la main titanesque du robot et le "poing final", j'ai trouvé ça d'une force symbolique absolument incroyable et poignante, riche en signification (la liberté retrouvée, la fin de l'oppression, la destruction de l'ultime prison). C'est fort ! Du pur génie ! Et cette musique dans le générique, laissant une douce impression de poésie et de mélancolie, voire de vide chez le spectateur !

Egalement toute la scène de libération de la bergère et du ramoneur dans la chambre du roi est d'une fluidité, d'une élégance, d'une minutie, d'une poésie remarquables (j'adore la musique au piano qui s'emballe dès le moment où le ramoneur jette le fruit à la figure du portrait du roi, ça me donne toujours des frissons, ce moment-là). J'en ai toujours les larmes aux yeux à chaque fois que je revois cette scène. Un pur moment de grâce. Une des plus belles scènes de l'histoire du dessin animé, c'est juste parfait. :-)

Et la "berceuse" que l'oiseau chante à ses petits, ça m'a toujours marqué, j'adore aussi. ^^

Si vous avez aimé Grimault, je vous recommande chaudement Le Petit Soldat (un court-métrage adapté encore une fois d'Andersen) : lui aussi, c'est un petit bijou.

Edité par Rudolf le 01/03/2017 - 22:16

Portrait de Anonyme 01
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Re: [Jeu/Découverte] - TriMovies

Citation:
la scène finale avec la minuscule cage de l'oiseau ouverte délicatement par la main titanesque du robot et le "poing final", j'ai trouvé ça d'une force symbolique absolument incroyable et poignante, riche en signification.

Bien d'accord ! J'imagine que c'est la scène préférée de beaucoup de monde.
Dommage qu'il y ait peu de scènes de cet acabit... et même des films d'animation français de cette trempe ;(((

Citation:
Le Petit Soldat

C'est noté !

@SuprêmeYoshi: Aaaah pour une fois j'ai bien envie d'être en binôme avec toi ^^ (smiley = joke)

Même si l'affiche est floue, Nocturna semble pas mal du tout dans son genre, il me tente bien !

Citation:
Bah sinon cool la liste des films de trimovies, gg kaz. Je m'étais pas rendu compte à quel point y'avais autant de films!

C'est vrai que ça commence à faire !
Contrairement aux premières sessions, on sera certainement beaucoup moins pour les prochaines à venir (se qui implique moins de films) mais si c'est pour continuer à découvrir des petits bijoux, moi ça ne me pose pas de problème de continuer à 4 :D

Citation:
Bon moi je voulais voir The Frame, mais impossible de mettre la main dessus.

Pourtant j'avais vérifié avant de le proposer.
La première fois, pour les besoins du TriMovies, je réussi à le trouver en bonne qualité VOSTFR en téléchargement. Idem pour le streaming, il est pas présent partout mais en cherchant bien on trouve.
Pour cette fois j'ai proposé des films que je juge très bons et très faciles à trouver (aucune excuse ! :D)

Citation:
J'ai trouvé le film dans son ensemble très élégant et raffiné

Élégance et raffinement,
On ne pouvait pas mieux définir la qualité de ce film :)
Contrairement à toi j'ai beaucoup apprécié la fin, elle n'apporte peut-être pas une véritable conclusion mais on peut l’interpréter de bien des façons, soit de façon symbolique, philosophique, etc... ou tout simplement imaginer la prochaine tournure des événements et, dans ce cas de figure, du tournant que prendra la vie de notre personnage principal.
Grand naïf que je suis, je n'ai pas vu la fin arrivée. ça faisait longtemps que je n'avais pas éprouvé une profonde empathie pour un personnage.

Citation:
Bref, dans le doute, pour ne pas interférer avec la session de mars, oubliez ma liste ; d'autant qu'en la relisant, elle ne me semble pas vraiment très attractive. Bonne continuation au TriMovies.

Merci à toi, c'est noté ! ;)

Première page mise à jour ! En l'attente des critiques de Yoco mais en attendant n'hésitez pas à venir participer à la session de Mars (nouveaux comme anciens), en proposant votre sélection ici-même sur le topic.

Portrait de el tourteau
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A rejoint: 11 janvier 2015
Contributions: 1941
Re: [Jeu/Découverte] - TriMovies

Citation:
Je serais curieux tout de même de savoir ce que le réalisateur (Giuseppe Tornatore) a réalisé d'autre.

Je te conseille Une pure formalité, que j'avais d'ailleurs proposé ici et qui avait été apprécié.

Portrait de GreenSnake
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Re: [Jeu/Découverte] - TriMovies

@ Romano : Je suis ravi que les deux films de Michele Placido t'ont plu avec de belles critiques à la clef. Et tu as raison, Romanzo Criminale s'intéresse plus au déclin, à l'impossibilité de mener une longue vie de gangster plutôt qu'à une quelconque glorification. Je n'ai pas vu L'Ange du Mal, biopic sur un grand gangster italien qui est apparemment pas mal. En revanche j'ai vu son polar tourné en France, Le Guetteur, qui est bien naze...

@ Kaz : Je ne pourrais pas participer pour le mois de mars, je reviens normalement en avril

Je ne sais pas si c'est trop tard mais voilà ma dernière critique :

Enfermés Dehors proposé par Romano

HAHA ! Alors comme ça qu'tu croyais que j'allais pas voir le dernier film hein ?! Faut pas... Faut pas penser des choses com' ça ! Moi j'regarde toujours tous les films ! Tous ! Hein ?! Alors là c'est parti pour la critique d'Enfermé dehors héhéhé !

Cher lecteur, si tu as pensé que le paragraphe du dessus est pénible à lire et que tu as espéré que toute la critique ne soit pas rédigée de la sorte, comme de je te comprends. Comme moi tu sembles peut-être avoir du mal avec le cinéma de M. Albert Dupontel. Sans être un spécialiste, j'ai quand même vu Bernie et Le Vilain. Et franchement j'ai trouvé les deux très moyens, je dois avoir un problème avec le bonhomme car le constat a été le même pour Enfermés Dehors.

De ce que j'ai compris, Dupontel a voulu réalisée une sorte de BD/cartoon social autour d'un SDF qui récupère l'uniforme d'un policier et qui va décider d'en jouer le rôle afin d'aider l'employée d'un sex-shop à récupérer son enfant dont les grands-parents ont abusivement prolongé leur garde allant doucement vers l'enlèvement. Le scénario est au final plutôt basique car il faut l'avouer, Albert Dupontel a la subtilité d'écriture d'un adolescent colérique. Ca part dans tous les sens à un tel point que ce n'est jamais crédible et qu'on arrive pas à s'attacher aux personnages ni rentrer vraiment dans l'histoire. L'aspect cartoon est tellement prononcé que la critique sociale est oubliée et que les personnages n'ont aucune épaisseur. Dupontel veut faire une critique sociale mais à aucun moment la cause des SDF n'est vraiment défendu et la critique des grands patrons est tellement bas de plafond... Il y a bien quelques passages intéressants avec le personnage de Yolande Moreau mais ça s'arrête là. Dupontel veut aussi faire du cartoon, de l'humour burlesque avec un mix de Tex Avery et de Chaplin/Keaton mais cela ne fonctionne pas car Tex Avery fonctionne dans l'irréel et que le burlesque nécessite quand même une petite once de tendresse et de poésie que la frénésie du film de Dupontel empêche.

Mais ce qui m'a empêché définitivement de rentrer dans le film c'est le personnage principal grotesque qui n'est jamais crédible en flic déguisé alors que les autres n'y voient que du feu. Je sais que c'est voulu mais quand tout le monde est con à ce point, j'ai du mal. J'ai aussi du mal au jeu habituel aussi nerveux qu'outrancier de Dupontel alors que le reste du casting se contente de nous servir du réchauffé. Moreau joue une nouvelle fois une femme tantôt rêveuse tantôt révoltée qui ne s'est pas parlée, Nicolas Marie un homme d'autorité pourri, Bouli Lanners un loser et Claude Perron le love interest de Dupontel... Déjà vu ! Les seuls vrais points positifs sont pour moi la mise en scène inventive et nerveuse de Dupontel qui colle bien à sa volonté derrière ce film et surtout la musique composée par des membres de Noir Désir dont on entend plusieurs morceaux dans le film. Le film pullule aussi de guest-stars...

Je suis désolé Romano, j'ai pas accroché au film. Tu as quand même eu un taux de satisfaction de 2/3, ce qui est pas mal. Mais bon, je ne sais pas si Enfermés Dehors est un film, en tout cas je suis hermétiquement fermé au cinéma d'Albert Dupontel. Le problème doit venir de moi puisque j'ai cru comprendre que le film est globalement apprécié.

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