[2002-2011] La série BloodRayne.

Démarrée sur les 128bits, la série ne compte aujourd'hui que deux épisodes principaux et un spin-off. Elle a été également portée trois fois sur le grand écran, dans des films à la qualité assez inégale mais qui ont quoi qu'on en dise permis de garder la licence en vie, et a également été dérivée en comics. Malgré cela et malgré un bon accueil à leurs sorties, les jeux ne sont plus aussi populaires qu'ils l'étaient à leur sortie.

Le personnage de Rayne reste néanmoins assez célèbre, surtout après le deuxième épisode et le développement plus "sexy" du personnage. En 2004, elle a d'ailleurs été le premier personnage de jeu vidéo à apparaitre dans le Magazine Playboy et elle est également apparue dans une 'MTV Video Mods' sur la musique Everybody's Fool d'Evanescence.

La licence appartient encore aujourd'hui à l'éditeur Majesco. Un épisode PSP ainsi qu'un épisode 3DS auraient dû voir le jour mais furent tout deux annulés, le premier à cause d'un manque de budget et le second suite aux faibles ventes de BloodRayne Betrayal. Un troisième épisode se fait toujours attendre sur consoles HD, même si la santé financière de l'éditeur ne semble pas le permettre pour le moment.

Celui-ci était fortement inspiré de leur précédent jeu, Nocturne, un Survival-Horror psychologique sorti sur PC en 1999. Le personnage de Rayne provient d'ailleurs d'un personnage de Nocturbe : Svetlana Lupescu, chasseuse Damphyre (être mi-humain, mi-vampire) qui combat des êtres surnaturels pour le compte d'une organisation créée par le président Theodore Roosevelt appelée la SpookHouse, ce qui rappelle la BrimStone, et qui se bat avec deux lames similaires à celles de Rayne.

Svetlana était d'ailleurs supposée être le personnage principal d'un éventuel Nocturne 2, qui ne sera jamais réalisé.

Un des développeurs du premier BloodRayne, Joe Wampole, s'était exprimé à ce sujet sur le forum BloodRayne.co.uk, aujourd'hui fermé :

«Durham Red looks like a cool character but we've never heard of her. It is coincidence that her and BloodRayne look so similar.
The symbol on the hair is similar but looks more like a target, while Rayne's looks a little like Prince's symbol. Also, it looks like Durham is set in some alternate super sci-fi future.
I think it is just natural to put a vamp chick in black leather and either color her hair black or red.»

Peu après sa naissance, Kagan a assassiné toute la famille de sa mère afin de devenir le seul membre vers qui elle pourrait se tourner. C'était pour lui une assurance pour la race des Damphyrs qu'il avait créé, afin d'empêcher la race humaine de découvrir leurs faiblesses et se révolter contre eux.

< introduction du premier BloodRayne

Je trouve le film assez agréable à regarder, même si son déroulement reste assez classique et que la mise en scène est parfois brouillonne. On a ici un film qui a un gros budget contrairement aux deux suites plus modestes, et cela se ressent dans la réalisation et dans le casting.

Le déroulement "jeu vidéo".
C'est le problème de plusieurs adaptations de jeux vidéo, les réalisateurs veulent parfois avoir un découpage du film proche de celle d'un jeu en mettant en scène des artéfacts, niveaux, boss.. Des fois, le résultat n'est pas dégelasse comme pour Silent Hill ou Resident Evil: Afterlife (bien que chacun son avis sur la question), mais dans BloodRayne je trouve ça raté. Le film met par exemple en avant des reliques, au nombre de trois, qui en la possession de Kagan pourrait permettre aux vampires de dominer le monde. L'idée est vraiment mal amenée, et ce à cause de plusieurs choses. Rayne "entend" les reliques, et n'a donc pas à les chercher à travers le monde (de toute façon elles se trouvent toutes dans le même pays). Rayne prend connaissance des reliques par une diseuse de bonne aventure qu'elle rencontre par hasard et qui lui explique tout ce qu'elle a besoin de savoir sur ses origines, scène tout juste justifiée par "le destin". Cet aspect prophétique disparait heureusement rapidement du film, tellement rapidement qu'on se demande ce que cette scène fait encore là dans le montage final. Uwe Boll a voulu faire un clin d'oeil au monde du jeu vidéo également dans l'obtention de la première relique qui se fait en passant littéralement un boss et des pièges, mais le tout ne s'intègre pas du tout au film (un monstre gardien dans un monastère.. m'okay). Par contre la bonne idée de cette recherche des reliques est pour moi est de donner des pouvoirs à Rayne, comme celui de ne plus craindre l'eau ou la lumière du soleil.

L'enfance de Rayne.
En début de film, on se rend bien compte que Rayne est toujours un jeune vampire sauvage qui n'a pas encore pu apprendre qui elle est (ou ce qu'elle est) ni d'où elle vient. Une scène marquante du film également est une scène dans laquelle on voit Rayne ensanglantée 'enfuir dans les bois, sortant d'une transe et se rappelant petit à petit de ce qu'elle vient de vivre et comment elle s'est échappée du cirque dans un bain de sang sans être réellement consciente de ce qu'elle faisait. Le personnage de Rayne a également, grâce à l'interprétation de Kristina Loken, ce petit côté naif que je trouvait au personnage au tout début du premier jeu. Malgré tout, elle est beaucoup moins sanguinaire et impitoyable qu'elle peut l'être dans le jeu.

Du jeu au film.
Une très bonne idée du film est de mettre en scène la mort de la mère de Rayne à travers des flashbacks et de mettre en avant l'adolescence de Rayne. Le film se permet même de donner une origine à l'obtention des fameuses lames de Rayne. Le premier film n'est pas une adaptation fidèle au jeu mais serait plutôt une transposition des événements qui se déroulent depuis l'enfance de Rayne jusqu'au début du premier BloodRayne, dans une époque médiévale. Le changement d'époque est d'ailleurs je trouve une très bonne idée. Le film contient plusieurs références, notamment en début de film, comme certaines attaques de Rayne ou les armes des soldats de BrimStone qui ont la forme de leur logo dans le jeu. Le père de Rayne est ici un grand vampire qui règne sur les autres vampires, mais également sur des esclaves humains, ce qui tranche avec le personnage de base et qui lorgne un peu du côté d'Underworld. Le passé de Rayne dans le film est globalement identique à celui dans le jeu. Elle voit sa mère se faire tuer devant ses yeux par son père Kagan, elle décide de le traquer pour se venger, se fait arrêter et enfermer (par la police dans le jeu, par un cirque itinérant dans le film) avant de s'évader, se fait recruter et entrainer par la BrimStone..


▪ 2007 BloodRayne 2: Deliverance, réalisé par Uwe Boll.
Avec : Natassia Malthe, Zack Ward, Michael Paré, Michael Teigen, Michael Eklund..
https://www.youtube.com/watch?v=ED1eyMR8Kzo

BloodRayne 2: Deliverance a la bonne idée de plonger Rayne en plein cœur d'un Western. Elle chasse ici la bande de Billy le Kid, un vieux vampire qui a massacré les habitants de plusieurs fermes et capturé leurs enfants pour les garder en tant que source de nourriture. Il s'est reclus dans la ville de Deliverance, après avoir transformé la majorité des habitants de la ville en vampires à sa solde.

Pour moi la véritable fausse note du film est de mettre en avant certains clichés sur le mythe des vampires qui me choquent, comme par exemple l'absence de reflet dans le miroir, ou encore leur sensibilité à l'argent, l'eau bénite ou encore à l'ail. Par contre au contraire, les clichés liés à l'ambiance Western (partie de Poker qui termine en duel dans la rue..) ne m'ont pas tant dérangé car il sont plutôt sympathiques, même si certains comme la partie de Poker sont poussifs. Les mimiques de Natassia Malthe sont par contre un peu lourde par moment, mâchonnant souvent une allumette ou plissant souvent les yeux pour se donner un genre "à-la-Eastwood".

Certains des codes instaurés par le film ne sont pas respectés tout le long. Par exemple, Rayne et ses compagnons utilisent des balles en argent à l'ail et à l'eau bénite pour tuer les vampires en leur tirant dans le cœur, même si j'ai du mal à l'avaler pourquoi pas, mais plus tard dans le film, certains vampires sont tués sans recevoir les tirs dans le cœur, voir même avec des balles normales.

Toute la narration du film est je trouve très bonne, certaines scènes plutôt portées sur les dialogues comme celles où Rayne recrute le prêcheur et Slime Bag Franson sont bien foutues (mention spéciale à Michael Eklund dans le rôle du prêtre et à la scène de la messe).

Pour moi c'est un bon petit film de Western à la sauce vampires plutôt sympathique à voir entre les premier et troisième films, sans forcément en attendre beaucoup plus, bien réalisé malgré le faible budget et qui comporte de bonnes idées.


▪ 2010 BloodRayne: The Third Reich, réalisé par Uwe Boll.
Avec : Natassia Malthe, Brendan Fletcher, Michael Paré, Clint Howard, Steffen Mennekes..

BloodRayne: The Third Reich est sans doute le meilleur de la trilogie en terme de réalisation, même si j'ai une préférence pour le premier. Uwe Boll nous plonge ici dans un sujet qu'il aime mettre en scène et qui a déjà été abordé dans les jeux : la seconde guerre mondiale, ce qui donnera l'occasion à Rayne de trancher du Vampire Nazi. On est en face d'un film très décontracté et simpliste, mais l'histoire arrive selon moi à être crédible dans le cadre qu'elle met en scène, le personnage de Rayne est un peu plus développé que dans les précédents film et on sent son vécu et le poids qu'elle a sur ses épaules.

Dans ce film, l'armée d'Hitler recherche un moyen d'exploiter les pouvoirs des vampires afin de rendre le Führer immortel, alors que dans le premier jeu ils recherchent des artéfacts afin de donner des pouvoirs à leur leader. Le scientifique qui travaille sur ces expériences rappelle le scientifique du Culte de Kagan dans le deuxième jeu. En début de film, il y a un parallèle de fait entre ce que ressent Rayne vis à vis de son père Kagan et ce qu'elle pense d'Hitler, qui pour elle ne sont pas très différents, et les Nazis sont décrits comme des monstres. Par contre le film est celui de la trilogie qui s'approche le moins des jeux au niveau du design de Rayne, au point qu'on pourrait croire que Boll n'a pas eu les droits sur le personnage. Ses cheveux ne sont plus rouges mais noirs avec une mèche rouge, sa tenue à changé et surtout elle ne porte plus les lames qu'elle arbore normalement, remplacées par deux épées (peut-être pour une raison de maniabilité lors des scènes de combat). Ce n'est pas si choquant, mais c'est dommage de ne pas retrouver ce genre d'éléments dans une adaptation.

En terme de réalisation, je n'ai pas beaucoup de reproches à lui faire. On a par moment quelques effets "cheap" comme des images d'archive épileptiques en transition entre deux scènes (ce qui n'arrive qu'une fois), le maquillage trop pale de certains vampires et de Rayne lors de deux ou trois scènes, une scène de sexe qui s'éternise plus qu'elle ne devrait, mais sinon le reste du film s'en sort bien. Les scènes s'enchainent de façon cohérentes, la narration est crédible et bien construite, les scènes d'action sont bien mises en scènes.. Par contre la version Française est un peu moyenne (le doublage du docteur n'est pas géniale par exemple). Brendan Fletcher (Nathaniel Gregor) et Clint Howard (le docteur Mangler) sont très bon dans leurs roles respectifs de leader de la résistance et de docteur sadique, et mention spéciale pour l'interprétation de Steffen Mennekes (Kaspar Jaeger), vraiment excellente.

Le film a étonnement été renommé Blood Reich en France, même s'il est fait mention du jeu au dos du boitier. L'artwork de Natassia Malthe présents sur les jaquettes du film dans la plupart des pays proviennent de photo-shoots de BloodRayne 2: Deliverance et sont assez éloignés du design du personnage dans le film. Uwe Boll a tourné en parallèle de ce film une parodie de celui-ci, nommé Blubberella. Ce procédé lui a permis de pouvoir utiliser exactement les mêmes décors, et la majorité du casting a participé aux deux films.