[Topic récapitulatif] Concours Troll Test

Revenir sur ce jeu est très difficile, aujourd’hui, car il n’y a pas grand-chose à dire, en bien. Passé complètement inaperçu à sa sortie, Sega a fait le pari de relancer la console en investissant plusieurs millions. Shenmue devait être la révélation de cette année 2000. Son destin fut bien différent.

Ne soyez pas encore déçus, nous venons à peine de commencer. Vous vous prenez une première claque dans la gueule lorsque vous lancez le jeu. À vrai dire dès que l’écran titre apparaît. C’est à ce moment-là que vous pensez avoir avez acheté la version américaine. Détrompez-vous, il s’agit bien de la version Pal, développée intégralement… en anglais. Votre supplice, jeune francophone, ne s’arrête pas là ! L’introduction du jeu, qui est impossible à passer, est également en anglais.

A défaut de ne pas être partis boire un café durant ces huit minutes de torture, vous apprenez que votre père vient de mourir par un certain Lan Di, venu spécialement de Chine récupérer le miroir du dragon. Votre père mort, vous décidez de le venger. Sous les traits de Ryo Hazuki vous partez en ville pour mener votre propre enquête.
Le calvaire commence. Ryo Hazuki se révèle être très rigide et très peu maniable. Contrôler le personnage à la croix directionnelle alors que la manette possède un stick analogique, est une erreur commise par Sega. En effet, votre enquête vous obligera à vous déplacer de quartiers en quartiers, interroger les habitants, dans l’espoir d’obtenir des informations concernant Lan Di. Une bonne partie d’entre eux vous enverront voir ailleurs, pour rester correct. De plus, prévoyez votre « petit Robert English », car sans lui, les quelques notes que vous récolterez dans votre carnet, seront indéchiffrables pour les non anglophones que vous êtes sûrement.
S’il y a un point positif du jeu qui a le mérite d’être souligné, c’est l’aspect graphique. Plutôt joli, l’environnement du jeu est censé représenter une ville japonaise. Le problème est que vous n’aurez absolument pas le temps d’admirer les décors car le jeu est régi par une horloge interne, obligeant votre héro à rentrer chez lui à 23h. Inutile de vous préciser que vous ne pourrez pas faire la fête dans les bars de Yokosuka tard dans la nuit.
Notez également que les cinématiques sont très nombreuses et, tout comme l’intro, ne peuvent être passées. De plus, inutile de vous rendre aux toilettes ou à la cuisine pour boire votre boisson préféré, certaines cinématiques vous obligeront à appuyer très rapidement sur une touche. Et vous connaissez la meilleure ? Si vous échoué le QTE, vous recommencerez la cinématique depuis le début. Il n’y a donc pas de Game Over, excepté si vous ne finissez pas le jeu avant une date fixée par la console. Personnellement, terminer le jeu en tant que francophone relève de l’impossible. Alors oui, il y a bien eu une suite, mais elle n’est guère mieux que ce premier opus. Les ventes étant encore plus catastrophiques que celle de son prédécesseur, Sega a décidé de ne pas laisser Yu Suzuki terminer son œuvre, au plus grand soulagement de tous.

Shenmue mérite la note de 06/20, principalement grâce aux graphismes, qui le sauvent de la bulle, étant plutôt beaux pour l’époque. Un gameplay trop rigide, le jeu intégralement en anglais, l’absence de musiques hormis quelques thèmes par-ci, par-là. Shenmue est un titre fortement déconseillé et, si on vous en fait cadeau, faites-vous rembourser pour vous offrir un jeu de meilleure qualité – ça ne risque pas d’être difficile à trouver. Soyez raisonnables, retournez sur votre Ps1 et attendez sagement la Ps2 qui surpassera aisément ce Shenmue et la Dreamcast.