[PS4][PS5][PC] - Death Stranding

Death Stranding, déjà twitté, retwitté, comme étant un chef-d’œuvre absolu, mais arrêtez, arrêtez tout, arrêtez de mentir ; allez ouvrir un dictionnaire, à la définition de « chef-d’œuvre » : « ouvrage parfait et très beau », en quoi un jeu vidéo, surtout aussi complexe, aussi volumineux, n’aurait aucun défaut ; arrêtez ces obséquiosités, en quoi du 30 fps, du gazon et des cailloux, sans arbre, sans vie, brouillardeux à l’horizon, avec un scénario, un apologue qui doivent tout autant l’être connaissant le Hideo, comment cela peut-il être « très » beau ou sublime, alors que cela est morne et stérile. Stoppez le tirelipimpon sur le Kojima !

Quels sont les travers communs des open-worlds, des mondes ouverts, que l’on retrouve habituellement ? Une map souvent dégarnie et des quêtes « Fedex ». Qui osera dire à la vue de tous les trailers de ce jeu, que le monde y est luxuriant ?
On me répliquera que les joueurs le rempliront avec leurs créations, mais ainsi, l’on enlèvera l’intérêt de la débrouille, du dénuement, de la gestion de son propre parcours, de la découverte par soi-même, et de la contemplation du jeu originel. De plus, en quoi des échelles, des colis perdus, des ponts ou de simples routes y rajouteront-ils grand-chose ?

Quant au principe du jeu, celui d’incarner un livreur, pour se rendre d’un point à un autre, pour y remettre quelque chose à quelqu’un, ce n’est ni plus ni moins que des missions Fedex, stricto sensu. D’un vice, Kojima en fait le but de son jeu, et l’on crie au génie…
On m’objectera que l’important de ceci n’est pas l’arrivée, mais comment on y arrive ; je dirai que la répétitivité annoncée du déroulement des perambulations (obstacles topographiques, mules et revenants), sera à la hauteur de la répétitivité et de la monotonie des quêtes secondaires usuelles des o-w.

Et les assauts de camps ? Forcément du MGS en moins bien, car plus limité. Concernant les boss, cela ne s’annonce pas non plus comme étant une révolution. Rien de nouveau également sous le Soleil à propos de la progression, la méthode d’exploration de la map ressemble à BOTW avec ses tours, Kojima n’invente rien avec sa chiralité. L’erreur des o-w modernes est encore présente : l’important ce n’est pas la taille, de la carte, c’est comment elle est, sa diversité, sa richesse, sa composition.

Le message du jeu, que les gens se reconnectent… Dans le vrai monde, les personnes sont ultraconnectés ; le problème n’est pas là, et prenant l’Amérique (de Trump en IRL rappelons-nous) comme espace à l’intrigue, Kojima aurait pu aborder d’autres valeurs et être plus critique, sur la propagande, le bullshit, les mensonges, les faux-semblants, le populisme, le spectacle, l’idiotisme, tout le fake et le divertissement que les gens veulent entendre à défaut de voir la vérité, et qui triomphent aujourd’hui ; cependant pour Kojima, il ne faut pas perdre des consommateurs, ça reste donc consensuel. La morale serait sauvée si son jeu portait à réfléchir sur l’individualisme, mais en voyant se présager le type de multi, j’en doute.

Ce multi donc, rien de singulier encore, du Dark Souls sans les mots mais avec des objets à échanger, le tout bien loin des vrais jeux vidéo sociaux, où les joueurs déambulent dans le même monde, qui est le même pour tous, et qui collaborent d’autant mieux et plus. Le multi asynchrone de Hideo, qui décale les gens entre eux donc, c’est celui des réseaux sociaux, avec les pouces et les trolls, et pourtant ça vise l’altruisme, la fraternité et la gratuité. Mon cul c’est du KFC ! (une saillie, calmez-vous)

Il faut comprendre un truc : c’est qu’on est toujours borné par le média qu’on utilise, et c’est toujours le défaut d’Hideo que de vouloir en faire trop. D’ailleurs cette « Corde », cette connexion, c’est parce qu’on peut faire du multi par Internet, cette map telle qu’elle est, c’est parce que les consoles ne peuvent pas encore faire mieux avec aussi grand, et l’histoire du coup, on invente un monde post-apo pour qu’il y ait moins de gens, de verdure, de villes à afficher ? Non seulement la technologie restreint ce qu’on peut faire avec le jeu, mais elle influe dès le départ sur l’identité, l’idée original du jeu. Or Kojima s’acharne en se trompant de média, en voulant faire de la littérature et du cinéma sur console et manette, alors qu’on ne peut pas le faire correctement et entièrement, à part en fourvoyant le gameplay ou le rythme ou le récit, c’est en fonction, et c’est le cas depuis MGS. Il en sort des productions soufflées, car contournées, absconses, emphatiques et déséquilibrées. Au lieu de numériser des comédiens, qu’il les fasse tout simplement tourner et passer sur grand écran.

(Attention, ce qui va suivre est à lire au second degré, même si dans le fond je le pense un minimum, c’est juste que j’ai envie de m’exprimer avec relâchement et délassement, comme j’en ai l’habitude, non pas pour pérorer et me la raconter, juste pour mon confort et mon plaisir d’écriture avec amusement et sans gêne)

Initials BB on en parle ? C’est quoi ? Du féminisme à deux balles où c’est aux hommes d’être comme enceints artificiellement, de s’occuper des mioches, le tout en sauvant l’humanité ? Mais arrêtez ! Où sont les femmes ? Elle peut pas s’en occuper La Vie d’Adèle là ? On va déjà se bouffer prochainement du girl power LGBT avec The Last of Us 2 ! Merde ! Sam évidemment, le diminutif de Samus, une référence à la relation maternelle d’un autre personnage de jeu vidéo, et personne ne l’a vue ça ! Puis le fœtus c’est quoi ? Une référence à la fin de 2001 L’Odyssée de l’Espace, un film aussi incompréhensible que les jeux Kojima, en plus d’avoir anticipé trop tôt, parce qu’en 2001 y’avait pas ce qu’on voit dans le film !

L’histoire, les persos sortis du carnaval, la vieille grabataire présidente (pourquoi pas après un clown à la face orange), le Hannibal Lecter black, le méchant Skeletor, leurs noms à la con, tout ce fatras, cette complexité pseudo-hollywoodienne qu’il va nous sortir encore de son esprit tarabiscoté, comme son idée d’utiliser, de recycler les fluides corporels : le sang, la pisse, la merde, et pourquoi pas le sperme aussi pour coller les cartons ou le partager entre joueurs ?

Dire qu’il y a des gens qui vont prendre du plaisir, de l’amusement, dans le menu alambiqué à souhait, à équiper d’une espèce de hotte le dos de Sam, à devoir optimiser toute la myriade de livraisons à faire partout, au plus vite, sous les intempéries, avec la neige et le froid, pendant que les pnj dorment tranquillement dans leurs bunkers prêts de leurs cheminées, à gérer l’équilibre avec les touches latérales (que ça va être chiant), pour ne pas se vautrer pendant la tournée sur une pente comme sur un toit… Attendez… C’est ça, j’ai compris : c’est Père Noel Simulation ! Voilà, Kojima vous miroite le Père Noel sans les rennes, et vous y croyez ! Mets ton bonnet et ta barbe Reedus !

Death Stranding ou Les Rêveries du Promeneur Solitaire, car à défaut de fun, il y aura de quoi rêvasser en route.

Le Bâton et la Corde hein ? En effet, le bâton pour rouer de coup Kojima, et la corde pour se pendre. Quant à l’Homo Ludens qu’il veut, pas sûr qu’il soit postérieur à Sapiens dans l’évolution, peut-être un ancien hominidé perdu entre l’australopithèque et le lémurien, ou un délire incongru d’intellos qui s’égarent dans des théories foireuses.

Au final bravo à Cerny et à Shinkawa pour les bons côtés du jeu, à savoir sa réalisation concrète et son esthétisme, quant à l’autre, en taule pour tromperie sur la marchandise concernant un MGS2.

A propos des notes et avis des critiques pro, quasi pas de notes maximales car un jeu casse-gueule qui ne plaira vraiment qu’à une minorité, ils ne prennent pas de risques, mais comme ça va se vendre et que c’est Kojima, et qu’on ne sait jamais, pas de mauvaise note non plus, au moins pour les graphismes quand même. Evidemment le couple infernal Chièze-Quintaine a dû à n’en pas douter, sortir toutes les éloges possibles, parce que c’est un jeu qui buzz, et à fond les ballons.

P.-S. Hooper aimera-t-il le jeu ? Dans les RDR, il n’aime pas les déplacements incessants, la complexité pour rien, les quêtes rébarbatives, et le réalisme trop rigide et contraignant, donc oui il adorera DS of course.

Voilà, j’ai fini mes billevesées. Adieu.