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Et le classique dans tout ça !

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Portrait de Pang Tong
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Re: Et le classique dans tout ça !

Haha, pas mal ! C'est vrai que la taille, même si c'est pas le plus important, ça aide quand même parfois ^^

Par contre, je ne parlerais pas de transcription à propos de cette œuvre. C'est plutôt une œuvre d'après une cantate de Bach.

Egon Petri propose une transcription de l'aria en question si ça t'intéresse. La partition est trouvable, je pense, sur Ie IMSLP.

"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)

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Re: Et le classique dans tout ça !

Je crois qu'en réalité c'est surtout la souplesse qui compte car à titre d'exemple Chopin avait de très petites mains et pourtant il a fait des merveilles ! Je connaissais la transcription de Petri merci pour la proposition, Friedman en a aussi fait une qui mérite l'attention... de toute façon écouter Bach ne fait jamais de mal ;)

Kurka wodna !

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Re: Et le classique dans tout ça !

Quelle est la différence entre la "transcription d'une œuvre" et une "œuvre d'après une autre" ?

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Re: Et le classique dans tout ça !

Une transcription musicale est l'adaptation d'un morceau de musique pour d'autres voix ou instruments que celui, ceux ou celles pour lequel il avait été écrit à la base.

On peut aussi parfois parler de réduction d'orchestre quand on ramène une partition d'orchestre à deux ou trois portées.

Par exemple, dans le cas de chanteurs lyriques devant préparer leur rôle en vue de chanter un opéra. Il est difficilement concevable qu'ils puissent tous bénéficier d'un orchestre à plein temps. Donc, on propose une réduction de la partition pour un piano qui va accompagner le chanteur ou la chanteuse en question.

Une œuvre d'après une autre est une création originale composée à partir d'un ou de plusieurs thèmes tirés d'une œuvre déjà existante. En réalité, cela peut être un peu plus complexe que ça mais tu comprends l'idée.

Par exemple : Les paraphrases d'opéras de Thalberg ou de Liszt, la Rhapsodie sur un thème de Paganini, op. 43 de Sergeï Rachmaninoff, etc.

Edit :

Je reviens aussi sur la question de la taille des mains. Effectivement, la souplesse est plus importante que la taille. Liszt avait des paluches énormes mais il n'est pas nécessaire d'avoir des mains de sa taille pour jouer ses œuvres. Si tu prends Claudio Arrau, grand spécialiste de Liszt, il avait, il me semble, des petits doigts boudinés ^^

Edité par Pang Tong le 29/12/2017 - 15:00

"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)

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Re: Et le classique dans tout ça !

Je suis allé voir les autres compositions de monsieur grosses paluches et j'adore ses arrangements !!! Si vous voulez écouter par exemple Peer Gynt ou le Casse-noisette : http://www.deezer.com/fr/album/11019092 . J'ai cherché de long en large s'il y avait une partition des 6 pièces du casse-noisette mais en vain (je n'ai que la paraphrase que j'ai pas trop envie d'essayer) :(

Edité par Kurka Wodna le 30/12/2017 - 22:03

Kurka wodna !

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Re: Et le classique dans tout ça !

La Toccata et fugue en ré mineur BWV 565 de Jean-Sébastien Bach est, sans doute, l'œuvre pour orgue la plus connue à travers le monde. Mais qu'est-ce qu'une Toccata ? Et pourquoi appelle-t-on l'œuvre Toccata et fugue ?

Une Toccata est une pièce instrumentale libre, généralement pour clavier, parfois en plusieurs mouvements. À partir de l'époque baroque — époque dans laquelle Bach compose — la Toccata devient une fantaisie instrumentale — une œuvre composée comme une improvisation — faisant appel à la virtuosité. En gros, faut montrer les bollocs.

Bon la Toccata c'est très bien mais pourquoi dit-on Toccata et fugue ? Et bien tout simplement parce qu'après la Toccata, on trouve une fugue...

Une fugue est une œuvre écrite en style contrapuntique et fondée sur le principe de l'imitation. Le thème de la fugue — ou le sujet — reçoit une réponse en imitation. Il est accompagné d'un ou de plusieurs thèmes secondaires appelés contre-sujets. Sujet et contre-sujet passent successivement à toutes les voix ; ils sont écrits en contrepoint renversable — on parle de contrepoint renversable quand l'ordre de superposition des voix peut être interverti sans qu'il en résulte des incorrections d'écriture. La forme de la fugue est libre même si son schéma général comporte une exposition et un développement. C'est un peu plus compliqué que ça mais ça suffira ;-)

Dernière info pratique, c'est bien la Toccata qu'on entend généralement.

Pour les amateurs du genre :

- Jean-Sébastien Bach Le clavier bien tempéré ( pour les fugues évidemment)

- Jean-Séabastien Bach, Fantaisie et Fugue en sol mineur BWV 542

Et au fond, vous pouvez écouter toutes les Toccatas de Bach ;-)

- Joseph Jongen, Toccata op. 104

- Sergueï Prokofiev, Troisième mouvement de la sonate pour piano n° 7 Celle-là vous allez l'aimer beaucoup, croyez-moi ;-)

Et parce que je l'aime beaucoup :

- César Franck, Prélude, Fugue et Variation, op. 18 (composé pour orgue mais très joli joué au piano)

EDIT :

Je viens de me rendre compte que j'avais oublié:

La Toccata de la Sixième Partita de Jean-Sébastien Bach (celle-là, c'est vraiment un must, surtout dans l'interprétation de Murray Perahia)

La Toccata d'ouverture de l'Orfeo de Monteverdi (c'est quand même la naissance de l'opéra donc c'est important de le signaler)

La Toccata du Tombeau de Couperin de Maurice Ravel.

Il y en a évidemment beaucoup d'autres mais vous pouvez toujours commencer par celles-ci.

Edité par Pang Tong le 20/01/2018 - 22:41

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Re: Et le classique dans tout ça !

En opéra comme en d'autres choses, la France aime à être une exception.

En effet, l'art français ne peut être abordé comme l'art italien pendant l'époque baroque.

Deux caractéristiques fondamentales sont à noter : premièrement, la volonté d''insérer de la raison dans l'art ; deuxièmement, le marquage politique de l'art à cette époque devant marquer la gloire d'un roi : Louis XIV.

Pour le monarque, les arts peuvent servir d'armes politiques afin de proclamer la gloire de la France en vue de lui donner un nouvel éclat intellectuel et artistique tout en favorisant l'essor d'un art national pour résister à l'art italien.

La Tragédie lyrique naît en France en réaction à l'opéra italien. Ce dernier arrive en France un peu plus tôt et ne convient pas totalement au public français. Lully remarque deux choses importantes : premièrement, le public parisien tenait à comprendre les paroles d'un opéra ; deuxièmement, les Français ne conçoivent pas un spectacle musical sans danse. Lully va donc emprunter des éléments à des genres cultivés plus tôt dans l'histoire de France — le ballet de cour par exemple — et proposer une nouvelle forme d'opéra "adaptée" au goût français. Par exemple, il reprend la division en cinq actes de la Tragédie classique de Corneille ou de Racine ; il s'inspire de la déclamation de certains acteurs de théâtre pour le récitatif ; il utilise également les prologues panégyriques qu'on pouvait retrouver dans les Ballets de cour ; etc.

La longueur des actes est souvent inégale — les trois premiers sont souvent plus longs que les deux derniers — et l'organisation de chaque acte est en relation avec le drame. On retrouve également des divertissements qui sont des moments d'arrêt de l'action favorisant la danse. En général, c'est un moment important qui marque le calme avant la tempête. Enfin, l'élément le plus important est le récitatif. Il prend une place considérable dans la Tragédie lyrique et offre un respect exceptionnel à la prosodie. Il se présente comme une imitation musicale de la déclamation théâtrale quoiqu'un peu plus lente et bénéficiant d'hauteurs fixées et d'un soutient musical. Les airs, quant à eux, se distinguent à peine des récitatifs et sont toujours très compréhensibles. L'air est syllabique, rythmiquement simple et peu volubile ; il est en totale opposition avec ce qu'on peu trouver dans l'opéra italien à cette époque.

Les deux champions de la Tragédie lyrique sont : Jean-Baptiste Lully (1632-1687) et Jean-Philippe Rameau (1683-1764).

Edité par Pang Tong le 26/03/2018 - 17:04

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Re: Et le classique dans tout ça !

Joseph Jongen est un compositeur belge de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècles que j'aime particulièrement.

Formé à la Scola cantorum, il est, avec d'autres de ses compatriotes, assimilé à César Franck dans un premier temps ; assimilation avec laquelle il prendra sa distance au fur et à mesure. Il s'exilera en Angleterre pendant la Première Guerre Mondiale. Après la guerre, il deviendra directeur du Conservatoire royal de musique de Bruxelles, charge qu'il assumera jusqu'en 1939, date à laquelle il prendra sa retraite.

Doté d'une sensibilité et d'un talent peu communs, il offre un répertoire riche et varié avec la Wallonie comme sujet pour certaines de ses œuvres les plus connues.

J'en cite quelques-unes parmi celles que je préfère. Allez-y sans inquiétude, il n'y a aucune contre indication :

Piano :

- Deux pièces, op. 33 : Claire de Lune et Soleil à Midi
- Deux rondes Wallonnes, op. 40 : Ronde n°1 et Ronde n°2
- Crépuscule au Lac Ogwen, op. 52

Orchestre :

- Fantaisie sur deux Noëls populaires wallons, op. 24 (à noter qu'il existe une version pour piano de l'auteur lui-même ; les deux sont bien entendus à écouter)
- Impressions d'Ardennes, op. 44

On peut également essayer sa Sonate pour violon et piano n°1, op. 27 en ce qui concerne la musique de chambre.

Il y a évidemment beaucoup d'autres choses mais vous pouvez toujours commencer par ça avec mention spéciale pour la Fantaisie sur deux Noëls populaires wallons.

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Re: Et le classique dans tout ça !

Quand, en "musique classique" on parle de la mer, on pense généralement à la composition éponyme de Claude Debussy créée en 1905 à Paris. Mais, avant Debussy, le compositeur belge Paul Gilson (1865-1942) s'était déjà emparé en 1892 de ce thème pour proposer, lui aussi, des esquisses symphoniques La Mer, d'après un poème d'Eddy Levis, se divisant en 4 parties (1. Lever de Soleil ; 2. Chants et danses de matelots ; 3. Crépuscule ; 4. La Tempête).

En décembre 1905, Sylvain Dupuis programme pour les Concerts Populaires deux concerts successifs jouant les deux œuvres en question. Voilà ce qu'à pu en dire la revue L'Art moderne de la même année :

"Gilson est synthétique ; Debussy analyste. La fresque du premier est brossé à grands coups, couleurs fortes, ensembles larges ; le second discute ses sensations, et les notes, une à une, avec minutie. Gilson, pittoresque et simple, a composé sa toile en panorama ; Debussy, littéraire et ingénieux, couvre les murs de sa salle d'exposition de dessins, aquarelles et pastels fixant chacun un aspect rare et toujours exquis de la mer attirante : chaque cadre entoure un croquis différent, sans nuire à l'homogénéité de l'ensemble. Gilson est parti en plein Atlantique ; l'horizon est tout entier glauque et mouvant ; lui-même en est le centre effacé et, autant que possible, impersonnel. Debussy, resté sur la plage, observe l'élément du point de vue de l'objectif ; il voit, écoute, ressent, vibre et enregistre : mais son cerveau seul fermente dans son œuvre, et si son interprétation est merveilleuse, il conserve cerveau et cœur libres, sans s'identifier à la nature, sans tenter de superposer à son âme celle que la poésie attribue à l'océan.
De cette distinction essentielle découlent les divergences accessoires. Gilson emploie les développements traditionnels, ne s'écarte pas des règles conservatoriennes de tonalité et de rythme. Debussy se grise de dissonances et d'imprévus (...). Gilson, germain un peu impressionné par l'école russe, aime la couleur, le sentimental, le grandiose ; il drape sur une armature solide et simple les plis lourds et compliqués de son étoffe orchestrale. Debussy, latin, racé, ingénieux, chercheur, cultive sa sensibilité, craint la boursouflure et l'émotion banal, redoute la longueur, la disproportion, "le gros"".

Voilà, j'espère que cela vous donnera envie de tenter l'expérience d'écouter ses deux œuvres magnifiques et pourtant si différentes ^^

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Portrait de Pikking
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Re: Et le classique dans tout ça !

Merci pour ces découvertes Pang Tong, t'as l'air bien passionné par ce domaine :)

Dick Laurent is dead

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