[Blabla] Manga/japanim'

Bon ben je m'abstiendrais de le voir alors^^'

Memories, derrière ce simple titre se cache l'une des plus grandes pépites du cinéma d'animation, 3 moyens métrages, 3 chefs d'œuvres d'une profondeur incroyable et d'une technique à couper le souffle. Memories est juste un puissant manifeste du pourquoi l'art de l'animation (tant qu'il soit pris au sérieux) peut largement briser la limite du cinéma traditionnel.

Réalisé par Kôji Morimoto ainsi qu'aidé par Satoshi Kon au scénario, Magnetic Rose nous plonge à bord du Corona, "vaisseau-poubelle" abritant un équipage de "cosmo-éboueurs" sillonnant l'espace pour y nettoyer les décharges stellaires, qui devront faire face à un danger pour le moins inattendu, Magnetic Rose est un bijou artistique, tant sur le plan de la mise en scène que de la fluidité, la pâte du maitre Satoshi Kon se fait sentir à travers une narration déstructurée mêlant illusion et réalité. Morimoto signe ici une œuvre d'un esthétisme parfait, des scènes d'une puissance rares, le tout ponctué par les magnifiques envolées lyriques de Yoko Kanno avec notamment sa reprise de Madame Butterfly de Giacomo Puccini.

Stink Bomb est quant à lui beaucoup plus léger et sans doute le plus accessible, réalisé par Tensai Okamura, Stink Bomb raconte l'histoire d'un employé de laboratoire pharmaceutique qui par un concours de circonstances va se retrouver à être lui-même une arme chimique redoutable. Okamura tire sur tout le monde et ne rate jamais, politiciens, militaires, journalistes, chercheurs, ricains.. personne n'est épargné. d'un ton léger mais à remettre dans son contexte d'année de sortie (1995) pour comprendre la gravité du sujet, on ne peut évidemment nier le parallèle de l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995. Techniquement irréprochable, jouissif et dynamique (la scène de poursuite !) le tout est joyeusement accompagnée d'une OST qui prend à contre pieds la gravité du sujet traité.

Cannon Fodder, signé d'Otomo lui-même, reste le segment le plus expérimental du projet, véritable exercice de style, Otomo s'inspire des affiches de propagande occidentale guerrière pour dépeindre avec noirceur le quotidien d'une population vouée à la guerre et ses instruments, Otomo réussit surtout une virtuosité, réalisé l'ensemble du métrage en un seul et unique plan-séquence, dans l'animation ceci est juste un exploit ni plus ni moins.

Les 3 films rivalisent de perfections abordant chacun une thématique propre avec un style unique, Memories reste une œuvre majeure que chaque cinéphile se doit de découvrir, et pour le peu que l'on s'intéresse à l'animation ceci est une priorité ABSOLUE.