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La bande dessinée Franco/Belge

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Portrait de Romano
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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Ok!
Donc en classique Franco-Belge qui pourrait fortement te plaire, je ne peux que te conseiller les excellentes séries de Charlier, à savoir Blueberry (western) et Barbe-Rouge (piraterie).
Tu seras peut-être un peu réfractaire au dessin, indéniablement daté au début, mais ça vaut braiment le coup de s'accrocher. Les scénarios sont des bijoux en terme de maîtrise narrative et rebondissement. Il faut juste laisser le temps à ces séries de prendre leur essor (c'est l'affaire de deux ou trois albums).

Si tu cherches une bande dessinée sur l'Egypte, il y a aussi la série Papyrus qui pour le coup correspond bien à tes attentes graphiques. Par contre je connais très mal cette série donc il faudra que tu te renseignes tout seul ;)

Edité par Romano le 16/03/2018 - 10:10
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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Lu Nos embellies de Morizur et Duvoisin.

Lorsque Lily apprend qu'elle est enceinte, son monde intérieur s'écroule. Face à ses propres angoisses, elle doit décider si elle veut ou non garder le bébé et cache la grossesse à son compagnon. Pour couronner le tout, ce dernier doit partir en enregistrement pendant une semaine avec son groupe de musque et demande à Lily de garder son neveu de sept ans, Balthazar, dont les parents viennent de divorcer. La jeune femme et l'enfant décident de partir à la montagne pour combler un peu leur solitude. En chemin, ils rencontrent Fix, un jeune homme semblant ne plus avoir de toit. Tous les trois vont atterrir par un concours de circonstances dans la ferme de Pierrot, un vieil homme vivant seul et reclus. Les quatre personnages vont apprendre ensemble à surmonter leurs solitudes et leurs angoisses.

Nos embellies fait parti de ces histoires douces, de ces fables racontant un cheminement intérieur où un changement profond peut parfois avoir lieu grâce au jeu d'une rencontre. L'histoire est presque construite comme un huis-clos, et les personnages, croqués avec une tendresse extrême par le trait tout en rondeur de Marie Duvoisin, sont attachants et émouvants. Les histoires de ces quatre personnages, tous à un carrefour difficile de leurs vies, doivent affronter leurs propres démons pour en ressortir grandi. Peu à peu, en se livrant à l'autre ils abattent leurs propres défenses et se redécouvrent eux-même.
C'est tendre, souvent juste et cela ne tombe jamais dans la facilité ou le pathos. L'humain et sa part émotionnelle sont mis en avant et cette aventure, car malgré tout c'en est une, touche le lecteur droit au coeur grâce à un message qui se veut clairement positif.

Edité par Romano le 16/03/2018 - 12:21
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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Romano a écrit:
Donc en classique Franco-Belge qui pourrait fortement te plaire, je ne peux que te conseiller les excellentes séries de Charlier, à savoir Blueberry (western) et Barbe-Rouge (piraterie).

Blueberry c'est vrai que c'est une tuerie ! À vrai dire, c'est à ça que j'ai pensé tout de suite ;-)

Edit :

Sinon, toujours dans le Western, mais on sort peut-être un peu des clous, je pense à Durango qui m'a un peu marqué quand j'étais ado

Edité par Pang Tong le 16/03/2018 - 12:54

"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)

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Re: La bande dessinée Franco/Belge

J'ai tout noté ! Merci à vous, je vais me renseigner, bien que je connaisse déjà quelques titres cités... du moins de nom.

Portrait de Romano
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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Citation:
je pense à Durango qui m'a un peu marqué quand j'étais ado

Je confirme, Durango c'est du très bon aussi. L'auteur, Yves Swolfs, a sorti d'ailleurs quelques autres bijoux comme par exemple Le prince de la nuit qui n'est pas sans rappeler un certain Castlevania avec sa chasse aux vampires qui a lieu sur plusieurs générations.
Bref, c'est certain que c'est pas les titres qui manquent! ;)

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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Pour Durango, j'oublierais jamais la scène

Spoiler

Ça et son fameux flingue ^^

"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)

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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Lu La Ballade de Dusty Tome1/2: Bertha Wagon à bestiaux de Ducoudray et Aris.

En 1930, pendant la grande dépression, alors que sa famille est expropriée, la petite Dorothy dîtes "Dusty" décide de partir à la recherche de son père parti il y a six mois manifester à la capitale. Mais avec seulement 10 dollars en poche, rejoindre Washington n'est pas chose aisée et le périple s'annonce long et difficile. Fort heureusement elle va être aidée dans sa quête par les hobos, ces vagabonds aventuriers voyageant sur les trains à bestiaux, ainsi qu'une multitude de personnages qui ont marqué l'Amérique de leurs empreintes. Le voyage de Dusty s'annonce déjà comme inoubliable.

Avec le premier tome de ce diptyque, Aurélien Ducoudray (Amère Russie, The Grocery...) emboîte la petite histoire dans la grande. Dusty va rencontrer toute une foule de personnages emblématiques de l'époque comme Bonnie et Clyde, Tom Joad, le héros du roman Les raisins de la colère de Steinbeck ou encore le personne de Bertha, inspirée de Bertha Thompson, héroïne du film Bertha Boxcar de Martin Scorcese... Du beau monde donc, pour cette représentation haute en couleur de l'Amérique de la grande dépression, en proie à la pauvreté. Pourtant le personnage de Dusty rayonne par son optimisme, sa gouaille et son caractère. Simplement armée de son courage et d'un appareil photo, elle sillonne les routes et donne au lecteur à voir une Amérique nourrissant largement sa part de fantasmes et de rêves de liberté.
Le trait de Gilles Aris est plutôt classique mais néanmoins dynamique et il met parfaitement en lumière le caractère et les intentions des personnages. Rajoutons à cela la colorisation aux couleurs pastels d'Albertine Ralenti, et vous obtenez une parfaite photographie sépia des USA juste après le crash boursier de 1929.


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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Lu Dans les eaux glacées du calcul égoïste Livre 1/2: Le bal des matières de Lancelot Hamelin et Luca Erbetta.

En 1929, à l'heure où le fascisme galope un peu partout en Europe, les époux Noailles donnent le grand bal des matières où se retrouvent la crème des artistes progressistes. C'est l'occasion pour Cocteau, Bunuel ou encore Dali de s'y retrouver et d'évoquer leur prochain film intitulé L'âge d'or, après Le chien Andalou, chef d'oeuvre du surréalisme qui a impressionné et choqué le public. Mais les institutions veillent et ne sauraient tolérer une nouvelle oeuvre ouvertement choquante et subversive. Le préfet dépêche sur place un espion pour intégrer ce milieu en la personne de Virgil de la Roche, un ancien poilu gueule cassée. Celui-ci est partagé entre haine et fascination pour ces personnages dont la démesure est le seul mot d'ordre.

Le premier tome de ce diptyque raconte la genèse d'une oeuvre considérée comme une des plus subversives de tous les temps. En 1930, le film de Luis Bunuel, L'âge d'Or, fait scandale et est interdit à sa sortie jusqu'en 1981. Le film est distribué dans une version clandestine sous un titre évocateur, emprunté à Karl Marx: Dans les eaux glacées du calcul égoïste.
Pour celui qui ne connait pas l'époque et les artistes évoquées, l'oeuvre peut être difficile à appréhender. Les personnages sont truculents, le verbe y est haut et les références nombreuses. Mais pour peu que le lecteur prenne le temps, alors il découvrira un thriller politique haletant, levant le voile sur une période où pouvoir politique et création artistique se percutent et se défient l'un l'autre. Dans ce milieu où le scandale et la provocation sont monnaie courante, où les amitiés se font aussi facilement qu'elles se défont, le lecteur est amené, tout comme le personnage de Virgil, a être à la fois irrésistiblement attiré et repoussé par ces artistes libertaires ambiguës cultivant tous les excès.
Le trait réaliste de Luca Erbetta se fonde parfaitement au propos. Fin, élégant et tout en volupté, il rehausse les cases de couleurs dans les tons jaunes orangés en couleurs directes qui favorisent une certaine sensualité au récit.
Une belle réussite pour le romancier Lancelot Hamelin dont c'est la première bande dessinée et qui n'attend plus que sa conclusion avec la sortie du deuxième et dernier volume.

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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Lu Le père Turc: A la recherche de Mustafa Kemal de Dedola et Bonaccorso

Afife, une vieille bourgeoise turque et désargentée, est gravement malade. Atteinte d'un cancer du pancréas, ses mois sont comptés. En retournant chez sa soeur vivant en France, elle décide de prendre sous son aile son neveu de 15 ans, Mehmet, qui semble être tombé dans la spirale de la radicalisation et de la délinquance. Elle l'emmène avec elle en Turquie, sur les traces de Mustafa Kemal, l'homme qui a modernisé le pays en le rendant laïc et en le tournant vers les démocraties occidentales. En 1922, Kemal fonde la république de Turquie et lutte de toutes ses forces contre les extrémismes de toutes sortes.
En créant un lien privilégié avec son neveu, en renouant avec ses origines et en lui créant en la personne de Kemal un modèle à suivre, Afife pourrait bien réussir à sauver Mehmet.

Le récit imaginé par Loulou Dedola (également scénariste de la série en deux tomes Jeu d'ombres) noue la petite histoire dans la grande. La quête de vérité et de rédemption des personnages de Afife et Mehmet trouve un sens à travers la figure emblématique de Mustapha Kemal. Les deux personnages ont tout autant besoin l'un de l'autre, à un moment dans leur vie où ils sont en perte de repère, et ce road-trip initiatique est une bolée d'air pur leur permettant de régler leurs vieux démons. La mort ou encore la radicalisation sont traités avec beaucoup de finesse et ne tombent jamais dans la caricature ou le pathétique.
La vie de Kemal est dense et l'auteur est très documenté, même si faire tenir la vie d'un tel homme dans une bande dessinée d'une centaine de pages tient de la gageure. Cela se ressent malheureusement parfois en raison d'un amoncellement d'informations parfois indigeste. Et s'il est très facile de s'attacher aux personnages de Mehmet et Afife, il est beaucoup moins aisé de se sentir proche de Kemal.
Le dessin de Lelio Bonaccorso (Mafia Tabloids, Jean Karski...) est évocateur et expressif dans les traits de ses personnages. Sans transcender le genre, ils sont efficaces et dynamisent le récit grâce à un découpage rythmé. La colorisation de Stephanio Aquaro et Alessandro Buffa alterne entre la couleur quand l'histoire se passe de nos jours et le sépia lors des flashs-backs sur la vie de Mustapha Kemal.
Malgré quelques maladresses dues à une condensation parfois trop brutes des informations, Le père Turc reste une bande dessinée instructive et attachante qui permet de ne pas oublier que les chemins vers la démocratie ne sont jamais simples et que rien n'est jamais acquis.

Edité par Romano le 27/04/2018 - 10:40
Portrait de Alexis88
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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Vance est décédé, mes condoléances à tous ses proches, triste je suis.