En Italie, dans un futur proche, la société a profondément mutée. Dans une paix toute relative où chacun est déjà satisfait par un système ultra-consumériste, Sténo est un jeune garçon en proie à des rêves étranges. Lorsqu'un groupe rebelle armé, appelé Shorais, l'enlève, Sténo va apprendre qu'il fait bien plus que de simples rêves et qu'il pourrait bien être l'espoir de toute une nation ayant perdu sa capacité à rêver et à prendre son destin en main.
Artiste designer originaire de Rome et membre du collectif Les frères du ciel, LRNZ, alias Ceccoti Lorenzo, signe ici un roman graphique d'anticipation plutôt ambitieux. L'inspiration de l'auteur pour des oeuvres telles que 1984 de George Orwell ou encore Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley peuvent sauter aux yeux. Dans un futur proche nourrissant les citoyens d'un paradis artificiel, l'Italie est devenue une dictature qui ne dit pas son nom où la béatitude l'emporte sur la pensée. L'homme a accès à tout ce qu'il désire et la société pallie à tous ses besoins et ses problèmes avant même qu'il n'en fasse la demande. Dans ce monde-ci, des écoliers peuvent procéder dès leurs plus jeunes âges à la chirurgie esthétique ou peuvent rater les cours pendant une semaine parce qu'ils ont un énième cancer qu'ils traitent au moyen de simples médicaments. La bande dessinée pose à travers cette satire sociale les bases d'une réflexion mature sur l'économie mondiale, la quête du bonheur, la manipulation des masses ou encore les idéaux. Les symbolismes et les références, nombreuses et omniprésentes, jalonnent les pages et délivrent un message sans appel: seuls les rêves pourront changer le monde et façonner la société de demain.
Dans un style graphique fortement inspiré par le manga mais dont LRNZ, au carrefour des influences, s'est créé une identité propre, l'auteur propose un trait plutôt épuré et d'une classe folle, donnant ainsi une empreinte graphique assez unique. Seule ombre au tableau, la colorisation, maussade et sans grande ambition, manque de cachet. Mais il serait dommage de bouder Golem en s'arrêtant uniquement sur cet aspect de la création. Le reste de l'oeuvre vaut clairement le coup.
Après avoir longtemps été une implacable machine à tuer sans attache, Solo est désormais amoureux et entouré de gens qui comptent pour lui. Malheureusement, dans un monde hostile, chaque nouveau lien du cœur est également un nouveau point faible. Alors que le passé et le danger resurgissent dans sa vie, le héros va devoir affronter ses propres peurs pour triompher de ses ennemis et de lui-même.
Je ne l'ai pas autant apprécié que le premier qui, je pense, se suffit complètement à lui-même. j'aurai même préféré qu'à chaque tome on découvre les péripéties d'un autre personnage issu d'une espèce différente. Pour moi ce deuxième tome n'est qu'une continuité logique du personnage que je n'ai pas trouvé pas spécialement intéressante à part un "retour au source" qui est fort apprécié mais c'est tout...
Je n'ai pas non plus accroché aux dessins, non pas qu'ils soient moches, j'adore le style, mais je trouve qu'il manque de panache par rapport au premier tome.
T'es pas le premier à dire du bien de cette série (du moins du tome 1 ^^).
J'ai jamais pris vraiment le temps de m'y arrêter. Va falloir que je remédie à ça un jour. Surtout que graphiquement, ça a quand même l'air de bien péter ;)
T'es pas le premier à dire du bien de cette série (du moins du tome 1 ^^).
J'ai jamais pris vraiment le temps de m'y arrêter. Va falloir que je remédie à ça un jour. Surtout que graphiquement, ça a quand même l'air de bien péter ;)
ça me fait un peu penser aux Blacksad...
En parlant de ça, c'est cette année qu'ils devraient nous pondre deux nouveaux tomes du même acabit que le premier (plus noir, moins drôle), j'ai hâte !
Sinon ça me manque de ne plus avoir autant de coups de cœur niveau des BD/mangas... je pensais être comblé avec la sortie de One Punch Man mais il se trouve que j'adhère pas (snif*)
Sinon ça me manque de ne plus avoir autant de coups de cœur niveau des BD/mangas... je pensais être comblé avec la sortie de One Punch Man mais il se trouve que j'adhère pas (snif*)
Si t'aimes les mangas, va faire un tour du côté de Ikigami, Deathco et Unlucky Young Men.
Les trois sont radicalement différents, mais selon moi, ils valent le détour ^^
Lu Les derniers jours d'un immortel de Bonneval et Vehlmann.
Dans un futur lointain, l'humanité a considérablement évoluée. Des progrès pharamineux lui ont permis de maîtriser la téléportation, la cohabitation avec des civilisations extra-terrestres et surtout l'immortalité, grâce à une savante maîtrise des clones. Elijah est un humain faisant parti de la police philosophique, censée régler les divers problèmes entre les différentes races en raison d'une méconnaissance de l'autre et de ses habitudes culturelles. Mais Elijah est aussi profondément touché par la disparition d'un des ses amis, qui a décidé de se suicider sans rien lui dire. Pourquoi prendre la décision de mourir quand on peut vivre éternellement dans un monde en paix?
Loin des récits de science-fiction dans la surenchère d'action et de conquêtes spatiales, Vehlman (qui sort pour l'occasion des sentiers battus de Spirou) signe le scénario d'un récit rétro-futuriste au rythme lent et philosophique. A travers le personnage d'Elijah et de ses clones, le lecteur est plongé dans un monde où la mort ne signifie plus rien et où chaque être vivant peut devenir un puits à connaissance en accumulant les expériences. Mais la question du bonheur et du désir se pose, comment se sentir vivant quand on sait qu'on ne risque plus rien ou que, au mieux, on peut choisir le jour et l'heure de sa propre mort? L'immortalité est là, et pourtant, les humains courent toujours après le temps, sans arrêt actif et travaillant. La cohabitation avec les autres espèces extra-terrestres s'avère riche, mais extrêmement compliqué. Une race peut ainsi montrer son respect par une forme d'agressivité et de violence, une autre peut mettre des années à exprimer une idée car sa perception du temps est beaucoup plus lente que celle des autres espèces... Toutes ces petites choses rendent l'univers de cette bande dessinée profondément atypique et lui confèrent une dimension onirique et unique avec une portée philosophique dense et parfois complexe. L'introspection analytique de Elijah est un cheminement n'est pas de tout repos. Le trait en noir et blanc de Bonneval est simple et concis, mais suffit amplement pour souligner de manière efficace les propos et l'univers. De la SF comme on en fait peu: intelligente et originale. Le point noir est que si les propos se veulent accessibles, ils brassent tellement de thèmes que le néophyte se sentira un peu perdu.
Découvert sur le tard, je me suis enfin décidé à comprendre la raison de cet engouement pour ce biopic adulé au point de figurer parmi les meilleurs romans graphiques sortis ces dernières années (idem pour le tome 2 sorti en mai 2015).
Né d'un père syrien et d'une mère bretonne, Riad Sattouf grandit d'abord à Tripoli, en Libye, où son père vient d'être nommé professeur. Issu d'un milieu pauvre, féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abdel-Razak Sattouf élève son fils Riad dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile.
En 1984, la famille déménage en Syrie et rejoint le berceau des Sattouf, un petit village près de Homs. Malmené par ses cousins (il est blond, cela n'aide pas...), le jeune Riad découvre la rudesse de la vie paysanne traditionnelle. Son père, lui, n'a qu'une idée en tête : que son fils Riad aille à l'école syrienne et devienne un Arabe moderne et éduqué, un Arabe du futur.
Je m'attendais à une histoire très ancrée dans le pathos et donc pas forcément très intéressante (vu la ribambelle d'autres BD ou livres disponibles sur le même sujet (à savoir que la vie n'est pas facile en moyen-orient...))), bref encore quelque chose qui allait plomber ma journée... il se trouve que c'est complètement l'inverse qui s'est produit: je pense n'avoir jamais autant rigoler devant une BD et en être ressorti avec autant d'affects positifs.
Alors bien sûr ça n'a pas pour vocation de faire rire, il y a des passages très sérieux, voire même assez atroces, mais c'est minime quant au reste qui est avant tout une simple histoire candide d'un gamin qui vit sa vie et découvre le monde à travers les lieux de son enfance, à savoir en Lybie, la Syrie, la France et en Bretagne !
Le dessin est plutôt agréable à l’œil mais la vrai qualité de l'oeuvre se trouve dans son écriture. L'oeuvre est très personnelle et jonchée de détails assez extraordinaires si bien qu'on doute un peu que l'auteur se soit souvenu d'autant de détails.
Bref je vais pas m'étendre non plus, si vous voulez rigoler un bon coup je vous recommande les deux tomes de l'arabe du futur, c'est frais, bien écrit et agréable à lire ! Un gros de coup de cœur
Ah oui, je ne peux qu'acquiescer! L'arabe du Futur est vraiment une bd exceptionnelle! C'est pour moi aussi un gros coup de coeur. J'avais donné mon avis d'ailleurs sur le deuxième tome à la page 26 de ce présent topic.
Tu vois Kaz que t'y arrives à trouver de la bonne came de temps en temps ;)
Lu Golem de LRNZ.
En Italie, dans un futur proche, la société a profondément mutée. Dans une paix toute relative où chacun est déjà satisfait par un système ultra-consumériste, Sténo est un jeune garçon en proie à des rêves étranges. Lorsqu'un groupe rebelle armé, appelé Shorais, l'enlève, Sténo va apprendre qu'il fait bien plus que de simples rêves et qu'il pourrait bien être l'espoir de toute une nation ayant perdu sa capacité à rêver et à prendre son destin en main.
Artiste designer originaire de Rome et membre du collectif Les frères du ciel, LRNZ, alias Ceccoti Lorenzo, signe ici un roman graphique d'anticipation plutôt ambitieux. L'inspiration de l'auteur pour des oeuvres telles que 1984 de George Orwell ou encore Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley peuvent sauter aux yeux. Dans un futur proche nourrissant les citoyens d'un paradis artificiel, l'Italie est devenue une dictature qui ne dit pas son nom où la béatitude l'emporte sur la pensée. L'homme a accès à tout ce qu'il désire et la société pallie à tous ses besoins et ses problèmes avant même qu'il n'en fasse la demande. Dans ce monde-ci, des écoliers peuvent procéder dès leurs plus jeunes âges à la chirurgie esthétique ou peuvent rater les cours pendant une semaine parce qu'ils ont un énième cancer qu'ils traitent au moyen de simples médicaments. La bande dessinée pose à travers cette satire sociale les bases d'une réflexion mature sur l'économie mondiale, la quête du bonheur, la manipulation des masses ou encore les idéaux. Les symbolismes et les références, nombreuses et omniprésentes, jalonnent les pages et délivrent un message sans appel: seuls les rêves pourront changer le monde et façonner la société de demain.
Dans un style graphique fortement inspiré par le manga mais dont LRNZ, au carrefour des influences, s'est créé une identité propre, l'auteur propose un trait plutôt épuré et d'une classe folle, donnant ainsi une empreinte graphique assez unique. Seule ombre au tableau, la colorisation, maussade et sans grande ambition, manque de cachet. Mais il serait dommage de bouder Golem en s'arrêtant uniquement sur cet aspect de la création. Le reste de l'oeuvre vaut clairement le coup.
Le deuxième tome de Solo est enfin disponible !
Après avoir longtemps été une implacable machine à tuer sans attache, Solo est désormais amoureux et entouré de gens qui comptent pour lui. Malheureusement, dans un monde hostile, chaque nouveau lien du cœur est également un nouveau point faible. Alors que le passé et le danger resurgissent dans sa vie, le héros va devoir affronter ses propres peurs pour triompher de ses ennemis et de lui-même.
Je ne l'ai pas autant apprécié que le premier qui, je pense, se suffit complètement à lui-même. j'aurai même préféré qu'à chaque tome on découvre les péripéties d'un autre personnage issu d'une espèce différente. Pour moi ce deuxième tome n'est qu'une continuité logique du personnage que je n'ai pas trouvé pas spécialement intéressante à part un "retour au source" qui est fort apprécié mais c'est tout...
Je n'ai pas non plus accroché aux dessins, non pas qu'ils soient moches, j'adore le style, mais je trouve qu'il manque de panache par rapport au premier tome.
T'es pas le premier à dire du bien de cette série (du moins du tome 1 ^^).
J'ai jamais pris vraiment le temps de m'y arrêter. Va falloir que je remédie à ça un jour. Surtout que graphiquement, ça a quand même l'air de bien péter ;)
ça me fait un peu penser aux Blacksad...
En parlant de ça, c'est cette année qu'ils devraient nous pondre deux nouveaux tomes du même acabit que le premier (plus noir, moins drôle), j'ai hâte !
Sinon ça me manque de ne plus avoir autant de coups de cœur niveau des BD/mangas... je pensais être comblé avec la sortie de One Punch Man mais il se trouve que j'adhère pas (snif*)
Si t'aimes les mangas, va faire un tour du côté de Ikigami, Deathco et Unlucky Young Men.
Les trois sont radicalement différents, mais selon moi, ils valent le détour ^^
Je connais, j'ai adoré !
Les premiers tomes sont sortis récemment, pas accroché !
Idem !
Lu Les derniers jours d'un immortel de Bonneval et Vehlmann.
Dans un futur lointain, l'humanité a considérablement évoluée. Des progrès pharamineux lui ont permis de maîtriser la téléportation, la cohabitation avec des civilisations extra-terrestres et surtout l'immortalité, grâce à une savante maîtrise des clones. Elijah est un humain faisant parti de la police philosophique, censée régler les divers problèmes entre les différentes races en raison d'une méconnaissance de l'autre et de ses habitudes culturelles. Mais Elijah est aussi profondément touché par la disparition d'un des ses amis, qui a décidé de se suicider sans rien lui dire. Pourquoi prendre la décision de mourir quand on peut vivre éternellement dans un monde en paix?
Loin des récits de science-fiction dans la surenchère d'action et de conquêtes spatiales, Vehlman (qui sort pour l'occasion des sentiers battus de Spirou) signe le scénario d'un récit rétro-futuriste au rythme lent et philosophique. A travers le personnage d'Elijah et de ses clones, le lecteur est plongé dans un monde où la mort ne signifie plus rien et où chaque être vivant peut devenir un puits à connaissance en accumulant les expériences. Mais la question du bonheur et du désir se pose, comment se sentir vivant quand on sait qu'on ne risque plus rien ou que, au mieux, on peut choisir le jour et l'heure de sa propre mort? L'immortalité est là, et pourtant, les humains courent toujours après le temps, sans arrêt actif et travaillant. La cohabitation avec les autres espèces extra-terrestres s'avère riche, mais extrêmement compliqué. Une race peut ainsi montrer son respect par une forme d'agressivité et de violence, une autre peut mettre des années à exprimer une idée car sa perception du temps est beaucoup plus lente que celle des autres espèces... Toutes ces petites choses rendent l'univers de cette bande dessinée profondément atypique et lui confèrent une dimension onirique et unique avec une portée philosophique dense et parfois complexe. L'introspection analytique de Elijah est un cheminement n'est pas de tout repos. Le trait en noir et blanc de Bonneval est simple et concis, mais suffit amplement pour souligner de manière efficace les propos et l'univers. De la SF comme on en fait peu: intelligente et originale. Le point noir est que si les propos se veulent accessibles, ils brassent tellement de thèmes que le néophyte se sentira un peu perdu.
Découvert sur le tard, je me suis enfin décidé à comprendre la raison de cet engouement pour ce biopic adulé au point de figurer parmi les meilleurs romans graphiques sortis ces dernières années (idem pour le tome 2 sorti en mai 2015).
Né d'un père syrien et d'une mère bretonne, Riad Sattouf grandit d'abord à Tripoli, en Libye, où son père vient d'être nommé professeur. Issu d'un milieu pauvre, féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abdel-Razak Sattouf élève son fils Riad dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile.
En 1984, la famille déménage en Syrie et rejoint le berceau des Sattouf, un petit village près de Homs. Malmené par ses cousins (il est blond, cela n'aide pas...), le jeune Riad découvre la rudesse de la vie paysanne traditionnelle. Son père, lui, n'a qu'une idée en tête : que son fils Riad aille à l'école syrienne et devienne un Arabe moderne et éduqué, un Arabe du futur.
Je m'attendais à une histoire très ancrée dans le pathos et donc pas forcément très intéressante (vu la ribambelle d'autres BD ou livres disponibles sur le même sujet (à savoir que la vie n'est pas facile en moyen-orient...))), bref encore quelque chose qui allait plomber ma journée... il se trouve que c'est complètement l'inverse qui s'est produit: je pense n'avoir jamais autant rigoler devant une BD et en être ressorti avec autant d'affects positifs.
Alors bien sûr ça n'a pas pour vocation de faire rire, il y a des passages très sérieux, voire même assez atroces, mais c'est minime quant au reste qui est avant tout une simple histoire candide d'un gamin qui vit sa vie et découvre le monde à travers les lieux de son enfance, à savoir en Lybie, la Syrie, la France et en Bretagne !
Le dessin est plutôt agréable à l’œil mais la vrai qualité de l'oeuvre se trouve dans son écriture. L'oeuvre est très personnelle et jonchée de détails assez extraordinaires si bien qu'on doute un peu que l'auteur se soit souvenu d'autant de détails.
Bref je vais pas m'étendre non plus, si vous voulez rigoler un bon coup je vous recommande les deux tomes de l'arabe du futur, c'est frais, bien écrit et agréable à lire ! Un gros de coup de cœur
Ah oui, je ne peux qu'acquiescer!
L'arabe du Futur est vraiment une bd exceptionnelle! C'est pour moi aussi un gros coup de coeur. J'avais donné mon avis d'ailleurs sur le deuxième tome à la page 26 de ce présent topic.
Tu vois Kaz que t'y arrives à trouver de la bonne came de temps en temps ;)
En 4 ans d'existence du topic, personne pour corriger la faute d'accord dans le titre ?