Votre avis sur les jeux auxquels vous jouez en ce moment

Alors comme ça, vous pensiez que Darkest Dungeon était un jeu sombre, difficile, cruel, à la RNG parfois injuste et à l'ambiance déprimante ? Laissez-moi vous parler de Fear & Hunger ^^

F&H est très certainement le jeu le plus cruel envers ses personnages et envers le joueur auquel j'ai pu joué. Je ne l'ai pas encore terminé, mais je pense pouvoir l'affirmer sans me tromper.
C'est un jeu violent, très violent même, qui va vous mettre dans des situations terribles et ce dès les premiers instants.
Je n'exagère pas lorsque je dis que vous pouvez sans problème mourir dès les premières minutes de jeu. Vous pouvez même mourir en boucle à peine le jeu démarré parce que vous vous heurterez à un mur infranchissable : votre premier ennemi.
Le jeu est difficile, il est sans pitié et il vous apprend ses règles à la dure. Vous allez mourir. Beaucoup. Et vous allez recommencer depuis le début. Beaucoup. Jusqu'à ce que vous commenciez à apprendre et à comprendre.

Pour vous donner une idée, mes premières tentatives pour avancer dans le jeu se sont toutes soldées par une mort en moins de 30 minutes.

Si le jeu se présente comme un J-RPG avec combat au tour par tour, il n'en a que l'allure. Dans Fear & Hunger, vous ne gagnez pas d'XP, vous ne montez pas de niveau et la plupart des combats ne vous rapporte rien d'autre qu'un peu de sursis.
Rien n'est vraiment gratifiant, tout est stressant, risqué. Tout, même les sauvegardes. A chaque point de sauvegarde, vous jouez à pile ou face. Si vous gagnez, vous pouvez enregistrer votre progression. Si vous perdez, un ennemi élite apparaît et vous devez le combattre. Vous pouvez le vaincre, mais, même après ça, le jeu n'aura rien sauvegardé et vous devrez trouver un autre point de sauvegarde car votre personnage sera trop stressé pour utiliser celui-ci.
Tout est cryptique, rien n'est expliqué, chaque mécanique demande à être testée afin d'être apprise.

C'est bien là la ressource la plus importante du jeu : la connaissance.
Fear & Hunger est un jeu qui peut se terminer en environ 2h si on sait exactement quoi faire (ce n'est pas mon cas :P). Mais l'apprentissage est difficile.
Il l'est d'autant plus que vous ne pourrez jamais relancer une partie en sachant exactement où aller : fidèle à son caractère impitoyable, la configuration des salles du donjon change à chaque nouvelle partie. Le jeu n'étant pas généré aléatoirement (il existe plusieurs configurations prédéfinies qui, elles, ne bougent pas et parmi lesquelles le jeu pioche), il est toutefois possible de mémoriser certaines salles, certains chemins afin de maîtriser un peu mieux ses déplacements.
Mais, une fois encore, le jeu se fait un malin plaisir à vous décevoir : tous les objets (à part certains objets-clés) sont randomisés. Vous pensiez trouver à tous les coups telle arme dans telle armurerie ? Non, désolé, pas cette fois. Et d'ailleurs, pas cette fois non plus où vous avez rechargé votre sauvegarde après une nouvelle mort : les objets sont à nouveau randomisés à chaque nouveau chargement, même au sein d'une même partie.
C'est épuisant, décourageant, démoralisant... et pourtant, étrangement motivant.

Chaque pas en avant, chaque petite victoire nous donne l'impression de mieux comprendre cette oeuvre étrange. Chaque nouvelle descente nous fait arriver plus loin, plus vite. Et chaque nouvelle épreuve nous écrase sans aucune pitié, comme si nous n'étions rien.

Notre insignifiance nous est constamment rappelée via nos protagonistes : ici, il n'y a pas de héros, pas d'élu. Vos personnages peuvent mourir en un instant, perdre leurs bras, leurs jambes, leurs yeux, mourir d'une infection en marchant sur un clou rouillé (oui, c'est un vrai truc !), être amenés à se couper un membre pour stopper une infection (c'est aussi un vrai truc), voir leur curiosité se faire sanctionner par une chute mortelle ou par l'arrivée dans un cul-de-sac dont il est impossible de sortir (le suicide étant alors la seule solution), ils peuvent être amenés à avoir des relations charnelles avec des être répugnants... rien ne leur est épargné et à nous non plus d'ailleurs, puisque, même s'il est en pixel art ce qui permet de garder une certaine distance avec ce qui se passe, le jeu se révèle extrêmement graphique.
J'insiste quand même sur ce point parce qu'on est vraiment sur un jeu qui y va franco dans le body-horror et, plus généralement, dans la représentation d'actes horribles.

Bref, Fear & Hunger est une expérience qui ne cherche à aucun moment à être agréable, mais qui fascine de par son caractère jusqu'au-boutiste et son refus de tout compromis.
Mais également, d'un point de vue plus vidéoludique, de par les très nombreuses possibilités qu'il offre afin d'avancer, rendant chaque nouvelle partie unique.

J'en parlerai plus longuement lorsque j'aurai terminé le jeu, mais je sais déjà qu'il sera marquant.
Il existe également une suite qui semble tout aussi accablante pour le joueur, que je ferai très certainement, mais pas juste derrière ce premier épisode. Je pense que j'aurai bien besoin de respirer un bon coup avant de me replonger dans un tel univers :D