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Un peu de chinoiseries

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Portrait de Trikounet
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Re: Un peu de chinoiseries

Pour l'Australie il te faudra déjà un eVisitor mais ça se fait rapidement normalement. Pour la Chine, le visa est plus complexe et il te faudra tout un tas de paperasse mais ça se fait. Si tu passes par la Russie, tu auras aussi besoin d'un eVisa ou d'un visa. Si tu es Français, Belge ou Suisse, tu auras besoin d'un visa ou eVisa je sais plus pour passer par la Mongolie, sinon (étrangement, les Italiens, Allemands, Espagnols ou encore Luxembourgeois n'ont pas besoin de visa pour aller en Mongolie, va comprendre pourquoi). Les passeports européens, nord-américains, d'Australie ou de NZ, pour faire le transsibérien, c'est assez galère au niveau des procédures d'entrée (disons que tu devras t'y prendre bien à l'avance). Mais à part ça, pour faire un tour du monde, le passeport français reste l'un des plus puissants au monde (entre la 3e et la 6e place de ceux qui t'ouvrent le plus de destinations sans visa ou avec visas à l'arrivée ou ETA selon les années).

Edité par Trikounet le 25/05/2021 - 18:20
Portrait de Pang Tong
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Re: Un peu de chinoiseries

Je reviens avec mon père pour dire que normalement, il devrait s'en tirer. J'ai attendu un peu avant d'en reparler ici pour être plus ou moins sûr mais d'après les dernières nouvelles, ça devrait aller. Il est réveillé depuis quelques semaines maintenant et fait ses exercices de rééducation. Les médecins se préoccupent un peu de ses jambes qu'il a du mal à faire bouger mais pour le reste tout est positif. Il a encore un petit apport d'oxygène mais il est diminué jour après jour. Il a encore du mal a déglutir mais ça va de mieux en mieux.

Je voulais quand le dire ici et en même temps je voulais remercier toutes les personnes qui m'ont apporté leur soutien que ce soit en public ou en privé. Ça m'a fait énormément de bien. Je garde également en mémoire les mots de Trezn244 qui, évoquant les malheurs d'un collègue de sa femme, m'a prévenu qu'il fallait compter sur le long terme et que rien n'est jamais fini quand c'est pas la fin. Je retiens enfin d'autres mots lus en privé et qui m'ont fait pas mal de bien en me rappelant que quoi qu'il pouvait arriver, la vie continue.

Du fond du cœur, je vous remercie. On peut croire que c'est pas grand-chose quelques mots glissés ici et là mais quand c'est fait sincèrement sans se montrer c'est quelque chose de très beau !

Edité par Pang Tong le 05/06/2021 - 11:40

"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)

Portrait de bakosaint
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Re: Un peu de chinoiseries

Et bah c'est une excellente nouvelle ça Pang Tong !

Je te souhaite encore énormément de courage et de patience et a ton papa surtout.

Faites pas les gros Cracoucass !

Portrait de Rudolf
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Re: Un peu de chinoiseries

Super. Bonne nouvelle.

Portrait de GreenSnake
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Re: Un peu de chinoiseries

Excellente nouvelle Pang Tong, ça fait plaisir à lire !

Sell kids for food

Portrait de Pang Tong
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Re: Un peu de chinoiseries

Lao She (1899-1966) – jeu de mot avec "laoshi" qui veut dire "enseignant" – est souvent présenté comme étant l'écrivain du XXe siècle de Pékin. Son œuvre se déroule essentiellement dans la capitale chinoise même si, comme on le verra ici, ce n'est pas toujours le cas. Son œuvre la plus connue est sans aucun doute son roman fleuve : Quatre générations sous le même toit qui raconte la vie d'une famille pékinoise durant l'occupation japonaise. Ce livre, s'il est magnifique, n'est cependant pas le plus facile à lire. Je conseille de commencer par un ouvrage un peu plus "facile" : Le pousse-pousse qui narre les mésaventures d'un jeune garçon voulant devenir tireur de pousse-pousse.

J'ai fini, il y a plus ou moins une semaine, Messieurs Ma, père et fils. C'est l'histoire de deux Chinois, un père et son fils, venu en Angleterre au début du siècle dernier pour reprendre le commerce du frère décédé du père. Le roman est l'occasion pour Lao she de pointer plusieurs éléments dont : le racisme anti-chinois ; la faiblesse de la Chine et l'humiliation ressentie par ses habitants au début du XXe siècle ; une certaine fierté culturelle chinoise pouvant parfois tourner à l'arrogance – l'arrogance n'est pas l'apanage des Européens blancs ; des complexités sociales ; l'amour...

Le tout est écrit sur un ton très léger, quand ce n'est pas humoristique. Les situations se suivent et malgré l'horreur de ce qu'il peut être écrit, le lecteur peut se surprendre à rire tellement le ton est ironique et grinçant en même temps. Je n'ai pas ressenti de malaise en lisant le bouquin et j'ai été étonné de trouver des éléments que je pense encore vrais aujourd'hui. C'est une des grandes forces du romanciers. Les descriptions sont saisissantes ; en quelques traits Lao She arrive à esquisser sans lourdeur l'environnement et les personnages. Cela sans le vrai et le vécu. Enfin, je dois mentionner le fait que s'il révèle des côtés sombres de l'Europe et des Européens, il n'est pas forcément plus conciliant avec les Chinois. De même, il n'est pas dans une dichotomie "bien >< mal" mais il présente les choses comme il pense qu'elles sont. Ainsi, les Européens ne sont pas tendres avec les Chinois – et c'est un euphémisme – pour autant, il n'hésite pas à mettre en avant leurs qualités quand il pense qu'ils en ont. Pour simplifier, le roman ne veut pas dire que les blancs sont méchants et que les Chinois sont gentils. Dernier élément, le livre se laisse lire très facilement ; les pages se tournent, ce qui est généralement, je pense, gage de qualité.

Petite réserve tout de même sur le troisième tiers du roman. J'ai trouvé que la fin manquait de souffle et que l'auteur n'a pas vraiment réussi à conclure son histoire. Mais je pense que ce n'est pas le plus important. Si ce n'est définitivement pas son chef-d'œuvre, c'est tout de même un ouvrage riche et drôle.

Comme d'habitude, un petit extrait dans lequel le père et le fils se retrouvent devant la tombe du frère de M. Ma :

Citation:
Le taxi longea la grille jusqu'à l'entrée. Ma Wei s'apprêtait à payer le taxi mais son père voulut absolument le faire attendre. A l'intérieur, devant les tombes, se dressait un petit bâtiment en briques rouges dont la cheminée fumait. Ils frappèrent à la grille et la porte s'entrouvrit, une tête ronde apparut lentement. Les grosses joues bougeaient comme pour accompagner le mouvement des mâchoires. Enfin, la porte s'ouvrit toute grande et le reste du corps suivit, montrant qu'il s'agissait d'une veille femme rondouillarde de très petite taille.
Aucun trait n'apparaissait sur son visage parfaitement lisse qui ressemblait à une boulette de viande. Quant son corps, si on avait enlevé les bras et les jambes, il eût fait penser à un petit rouleau de jardin. Tout en s'essuyant la bouche avec son tablier, elle leur demanda quelle tombe ils cherchaient. Elle s'approcha et c'est qu'alors qu'ils découvrirent qu'elle avait effectivement tous les éléments d'un visage et que ses yeux souriaient. Lorsqu'elle parlait, on voyait qu'elle n'avait qu'une seule dent, qui semblait d'autant plus imposante qu'en l'absence de compagnes, elle était seule maîtresse des lieux.
–Nous cherchons la tombe de Monsieur Ma, un Chinois, dit Ma Wei.
La vieille, qui avait maintenant fini de s'essuyer la bouche, continuait à tirer sur son tablier, probablement pour s'essuyer les yeux.
– Je sais. Je me rappelle. Il est mort l'automne dernier. Quel malheur ! dit-elle, tirant toujours sur son tablier. Il y avait trois couronnes sur son cercueil. Je me rappelle. Le 7 octobre. Le premier Chinois enterré ici. Le tout premier ! Quel malheur !
Elle versa alors quelques larmes qui coulèrent horizontalement, les bourrelets de chair de son visage ne leur permettant pas de s'écouler directement.
– Suivez-moi ! Je sais où c'est ! Je me rappelle !
Ils la suivirent. Ses petites jambes ressemblaient aux pattes des canetons qui viennent d'éclore et la chair de ses joues tremblait comme la gelée de poisson que les Chinois mangent en hiver.
Ils marchèrent longtemps. Elle leur montra une petite stèle en disant :
– C'est ici !
Ils s'approchèrent. Le nom gravé était celui d'un étranger. Avant qu'ils aient eu le temps de le lui faire remarquer, elle dit :
– Je me suis trompée ! C'est plus loin ! Je sais ! Je me rappelle ! Le premier Chinois !
Ils marchèrent encore un bon moment. Ma Wei, qui avait une bonne vue, fut le premier à apercevoir les caractères chinois. Il tira son père en direction de la tombe.
– C'est juste ! C'est bien ici ! Je me rappelle ! Je sais !
La vieille, derrière leur dos, montrait de son doigt boudiné la tombe qu'ils avaient déjà trouvée.
Sur la stèle, haute d'environ un mètre, étaient gravés le nom de l'oncle de Ma Wei, Ma Weiren, et les dates de sa naissance et de sa mort. La stèle était en matériau synthétique, grise avec un motif violet. Les couronnes qui étaient posées devant avaient été totalement délavées par la pluie, et les banderoles de papier avaient été emportées par le vent. Quelques fleurs sauvages d'un jaune pâle étaient écloses et les gouttes de rosée qui s'attardaient sur les pétales pu faire penser à des larmes.
Le ciel noir, les tombes, les couronnes éparses, tout contribuait à créer une atmosphère mélancolique et lugubre. Monsieur Ma, envahi par la tristesse, ne put s'empêcher de pleurer. Et Ma Wei, bien qu'il n'eût pas connu son oncle, sentit les larmes lui venir aux yeux.
Le vieux MA, oubliant Ma Wei et la vieille, s'agenouilla devant la tombe et se prosterna trois fois en disant à voix basse :
– Grand frère, protège ton frère pour qu'il réussisse dans ses affaires et puisse te ramener en Chine.
Ayant prononcé ces mots, ne pouvant contenir plus longtemps sa douleur, il éclata en sanglots.
Ma Wei, debout derrière son père, s'inclina trois fois. La vieille s'était approchée et pleurait si fort que son visage était inondé de larmes. Et comme elle ne pouvait tirer assez haut son tablier, elle s'essuyait les yeux en se frottant le visage en tous sens avec ses mains. Sans arrêter de pleurer, elle proposa :
– Si vous voulez des fleurs fraîches, j'en ai.
– Combien ? demanda Ma Wei.
– Apportez-les, dit Monsieur Ma, toujours agenouillé.
– Bien, je vais les chercher.
Elle releva son tablier pour pouvoir aller plus vite, mais ses genoux se refusaient absolument à plier, si bien qu'elle s'éloigna en semblant se balancer d'avant en arrière comme si elle marquait le pas.
Au bout d'un long moment, elle revint, toujours en se dandinant, le cou et le visage aussi rogs que les briques de sa maison. Tenant son tablier d'une main et un bouquet d'œillets orange de l'autre.
– Voici leș fleurs, monsieur, toutes fraîches !
Ses mains tremblaient en les tendant au vieux Ma. Il resserra le fil de fer d'une couronne est y piqua les fleurs. Quand il eut fini, il reposa la couronne devant la stèle, recula de deux pas et l'examina. Ses larmes se remirent à couler.
Il pleurait et la vieille pleurait aussi. "Et l'argent !" Tout en pleurant de plus belle, elle tendit la main. "Et l'argent !"
Sans un mot, Monsieur Ma lui tendu un billet de dix shillings.
Elle regarda me billet et leva les yeux pour examiner Monsieur Ma tout en disant :
– Merci ! Merci ! le tout premier Chinois enterré ici ! Merci J'espère qu'il en mourra beaucoup et qu'ils se feront tous enterrer ici.
La dernière phrase n'était destinée qu'à elle-même mais, comme elle l'avait prononcée à voix haute, le père et le fils l'entendirent très clairement.
Un rayon de soleil perça soudain les nuages et projeta leur nombre sur la stèle, rendant encore plus morne cet endroit où un homme était enterré. Monsieur Ma poussa un soupir, essuya ses larmes et se retourna :
– Ma Wei, rentrons !

Bonne lecture !

Edité par Pang Tong le 04/08/2021 - 12:11

"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)

Portrait de Pang Tong
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Re: Un peu de chinoiseries

Je viens d'arriver avec ma petite famille chez mes beaux-parents ! Cela faisait trois ans que je n'étais pas rentré au Zhejiang et que je n'avais pas vu mes beaux-parents. C'est assez fou quand on y pense mais faut dire que la pandémie n'a pas aidé.

M'enfin, peu importe puisque je suis enfin de retour ! Je dois dire que cette province m'avait manqué ^^ Je ne me suis même pas encore plains une seule fois de la chaleur et de l'humidité, c'est dire !

Petit détail amusant, j'ai retrouvé la saveur de vacances que cette région avait pour moi dans le passé. Avant que je ne m'installe dans la province pour y travailler, c'est là-bas que je passais le plus clair de mes vacances. Ma femme voulait revoir sa famille, c'est donc normal. Mais que j'ai travaillé dans la ville d'à côté (pendant 3 ans) et qu'un week-end sur deux je faisais le déplacement en bagnole pour aller voir mes beaux-parents, toute la région a pris une autre saveur. J'ai en fait perdu ce "goût" des vacances, ce qui me chagrinait beaucoup parce que c'était quelque chose de très chouette comme sensation. C'est d'ailleurs une sensation que j'éprouve maintenant pour la Belgique ^^'

Mais maintenant que je travaille à Pékin (depuis 3 ans) et que la province est redevenue un lieu pour les vacances, je lui retrouve son goût d'antan. C'est assez drôle, non ?

Je suis là pour un mois plus ou moins et je vais essayer de faire quelques photos si on bouge. Si elles en valent la peine, j'en posterais quelques-unes sur le topic.

Edité par Pang Tong le 22/07/2021 - 15:57

"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)

Portrait de GreenSnake
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Re: Un peu de chinoiseries

Pang Tong a écrit:
Cela faisait trois ans que je n'étais pas rentré au Zhejiang et que je n'avais pas vu mes beaux-parents.

Spoiler

Blague à part. Bonnes vacances !

Edité par GreenSnake le 24/07/2021 - 14:32

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Re: Un peu de chinoiseries

Petite promenade vespérale en famille après le repas. Un truc qu'on ne voit presque jamais sur la photo, c'est la chaleur qu'il y fait. On vient de rentrer et je suis torse nu en face du ventilateur pour sécher un peu tellement j'ai eu chaud pendant la petite promenade. Même la nuit, il fait chaud et humide, c'est incroyable.

Pendant la promenade, mon beau-père a enlevé son t-shirt pour se retrouver torse nu. C'est hyper normal dans une petite ville de ce genre. Honnêtement, même dans des grandes villes, je ne serais pas étonné de voir ce genre de comportement, surtout s'il fait chaud. Dans le même genre, il est assez courant pour les gens de sortir en pyjama dans la rue ^^

Bref, mon beau-père se retrouve torse nu et me demande pourquoi je ne fais pas pareil puisque mon t-shirt est déjà tout trempé. Je réponds que j'ai pas de problème à la base pour faire ça (je suis pas particulièrement pudique) mais qu'ici, vu que tout le monde me dévisage déjà en temps normal, je préfère pas le faire ^^

On rentre de la promenade et pour confirmer mes dires, j'enlève le t-shirt devant la maison. Ça n'a pas raté, toutes les personnes en présence, y compris de simples passants, y sont allés de leur commentaire. Rien de négatif, plutôt du genre descriptif quoi. Mais bon, imaginez que vous vous promenez tranquillement et que tout le monde vous dévisage parce que vous êtes étranger, torse nu, baraqué, poilu... Je sais pas si c'est plus confortable que de garder son t-shirt trempé au final XD

Les photos sont vraiment pas tops, elles donnent mieux sur le téléphone :(

Je ferai plus attention la prochaine fois.

Sur la première photo, on peut tout de même voir pas mal de guirlandes de lumière accrochées sur le pont ou au bord du lac. En fait, c'est quelque chose d'assez commun en Chine. Beaucoup de bâtiments ou d'infrastructures peuvent être munis de ce système décoratif.

Sur la deuxième photo, vous voyez des files de gens ; ça n'a rien à voir avec le vaccin ou le virus, c'est simplement qu'ils dansent en groupe. Et quand je dis en groupe, ça peut être un très grand groupe. Il y a beaucoup de parcs ainsi : les gens circulent ou s'assoient ; certains chantent des morceaux d'opéra, dansent sur de la musique pop ; d'autres jouent au badminton... Assez marrant comme atmosphère.


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Portrait de Umbasa
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Re: Un peu de chinoiseries

La Chine va limiter les jeux en ligne à 3 heures par semaine pour les mineurs

https://www.ouest-france.fr/gaming/jeux-video-la-chine-va-limiter-les-jeux-en-ligne-a-3-heures-par-semaine-pour-les-mineurs-a9f0b7c6-098b-11ec-81b2-78ad60234803

Connection avec pièce d'identité.