Skip to Content

Réseaux sociaux, lieux de jouissance

Dernière contribution

21 posts / 0 nouveau(x)
Portrait de Tyvamin
Hors ligne
A rejoint: 29 octobre 2011
Contributions: 3211
Réseaux sociaux, lieux de jouissance

Mes chers membres d'Hooper.fr,

Réactions disproportionnées, déferlements de haine, conformisme exacerbé, sentiment de puissance imaginaire, déconsidération de l'autre entant que personne, impression qu'impunité va de paire avec anonymat.
Ce sont des comportements qu'entant qu'internautes vous avez du connaître, soit comme spectateur, voire soit comme acteur. Sur les réseaux sociaux (facebook, twitter, etc), les forums tel celui-ci, les jeux online, voire même sur vos pages d'actualités.
Ne vous êtes-vous jamais demandé, comment des êtres peuvent-ils ainsi dépasser les bornes ? Sont-ils stupides, sont-ils des cas pathologiques ? Pas toujours. Mais alors quand ? N'avez-vous jamais été surpris par ces attitudes que l'on ne verrait jamais (ou très rarement) dans le monde non-virtuel ?

Dans le cadre de mes études en psychologie, j'ai eu un cours dernièrement durant lequel l'un de mes professeurs, plus précisément le Professeur André Quaderi qui est aussi le directeur du département psycho de ma fac, nous a prêté une analyse quant aux modes relationnels virtuels et leurs impacts sur le plan humain, le rapport qu'entreprend l'individu avec l'internet, la dimension que prend le virtuel dans le réel, et vice-versa.
Je vous vois déjà nombreux vous apprêter à changer illico de topic, à vous dire intérieurement "encore la même soupe qu'internet c'est dangereux, qu'il faut faire attention, et patati". Je ne mentirai pas en disant qu'il n'y a pas un peu de ça, toutefois, s'il ne s'agissait que de ça, il n'y aurait pas tant de contraste avec d'autres de mes précédentes contributions ici.

Ce cours fait une analyse plus qu'une prise de position. Entant qu'internaute il est toujours intéressant d'être informé sur les métamorphoses que prend l'individu en passant de sa vie en société irl à celle derrière son ordinateur, et sur l'explication qui y sont apportées. L'on peut porter à partir de ce contenu ses propres conclusions, j'ai apporté les miennes, mais je tiens à surligner qu'il s'agit d'un cours, au sein d'une académie sérieuse, pas d'une séance de prévention ou d'une aberration venue parler de prédire le dénouement d'un phénomène, ou d'un article torché par monsieur pseudo-intellectuel que l'on peut trouver sur Google. J'insiste sur le contenu descriptif pour mieux percevoir les comportements, qu'ils soient pathogènes ou ordinaires, sur l'outil virtuel.
L'enregistrement fait environ 1h20, et honnêtement, vous n'avez rien à perdre. Je ne veux pas faire de jugement de valeur, entant que membre d'Hooper.fr je suis moi-même principalement ici pour visionner les vidéos du testeur dont il est question, mais quand on peut écouter quelqu'un jouer à un jeu vidéo pendant 2h en faisant part d'un morceau de la culture vidéoludique qu'il possède, on peut amplement en faire de même pour quelqu'un qui propose une analyse sur un thème qui nous concerne plus directement en faisant part d'un morceau de sa culture sur le plan de la recherche. Vous êtes concerné ! Je vous laisse l'accès à cet enregistrement, car il ne devrait pas être réservé qu'aux étudiants en psycho, parce qu'il a la qualité de répondre à certaines de vos interrogations, aux interactions que vous aviez pu vivre (rien qu'ici, il y a plus d'une attitude largement éclairée par le discours du Professeur Quaderi).

Voici le précieux document :

Passé l'heure, lorsque les étudiants interviennent (dont moi-même), on entend vraiment pas leurs questions. Un garçon va par exemple parler il me semble (je n'ai moi-même pas bien entendu la question alors que j'étais à 3 mètres si c'est pour tout dire) d'un parallèle avec les difficultés sociales. Pour la mienne de question que l'on entend quasiment pas, je suis parti dans un hors-sujet, j'ai voulu comprendre, en rejoignant ce que disait une fille avant que je ne parle "fb c'est comme la vie réelle", idée malheureusement bien répandue à notre époque, comment la réduction de la communication, dont la base de celle-ci est intention -> interprétation, à finalement, coupé de ce principe, ce qui ressemble plus à de la simple expression (les signaux utiles à cette transmission de l'intention à l’interprétation deviennent nébuleux par simples échanges écrits, à mon sens étouffant alors le rapport à l'autre), pouvait finalement représenter le principal danger des rudiments de toute interaction sociale, et même de toute capacité verbale, essentielle à la psychanalyse (et donc là, à son devenir). Mais le Professeur ne m'a répondu qu'en privé, défendant l'avis que l'uniformisation des réseaux sociaux reste, malgré le phénomène de preuve social qui a toujours impact sur nos choix, démocratique, et rien ne nous oblige vis-à-vis de sa logique.
Mais je m'égare.

Certains termes évoqués dans ce cours, étant propres à la psychanalyse, bien qu'ils sont finalement à la disposition de tous via le net (vous voyez le net n'est nullement critiqué en soi), il serait préférable que je vous en donne quand même la définition avant toute chose, si vous ne les connaissez pas déjà entant que lecteur passionné, afin que vous puissiez tout comprendre.
*perversion : La perversion sur le net est beaucoup évoquée dans ce cours, le professeur Quaderi faisant l'analyse des motivations du harceleur virtuel. Harceleur sexuel, mais aussi harceleur moral. J'aimerais vous définir ce qu'est la perversion, car il est commun de penser que perversion = obsession sexuelle ou même que perversion = quelqu'un qui aime parler de sexe, ce qui est faux (encore heureux, en psychanalyse vu que beaucoup de choses, toute structure confondue, tourne autour du sexe, on en vient entant que psychologues et même qu'étudiants à souvent aimer se vanner entre nous sur ce thème). Je vous définirais un pervers comme étant quelqu'un qui, dans sa recherche égoïste du plaisir, réduit l'autre au rang d'objet, ne le considère nullement. agit pour son seul plaisir sans considérer l'autre, réduisant ce dernier au rôle d'objet, et jouissant de cette condition (et finalement pas même vraiment de l'acte en soi). Cela peut être sur le plan sexuel, mais aussi sur le plan intellectuel, affectif, professionnel, etc...
*le moi idéal : Le moi de l'enfant avant son entrée dans l'Oeidpe (donc l'enfance entre 0 et 3-4 ans), ainsi que du psychotique (n'ayant celui-ci pas fait son œdipe). Vous avez peut-être déjà entendu le terme "Sa Majesté Bébé". En gros l'enfant à cet âge se suffit à lui-même, ne tolère ni la frustration ni l'attente, et ne conçoit pas qu'il y ait d'autres points de vu que le sien. Après l’œdipe on passe du moi idéal à l'idéal du moi (intégrant certaines lois sociales, cet idéal du moi représente le moi qu'on aimerait atteindre, mais que forcément, on n'atteindra jamais).
*le phallus : oui désolé du terme mais c'est celui employé dans la discipline : symbole de puissance (le sens commun a tendance à croire qu'il s'agit que d'un symbole de sexualité, alors que pas forcément)
*le ça : les pulsions de plaisir, immédiates et primitives, à l'inverse du surmoi qui est toute l'intégration des normes et codes sociaux.
Il n'y en a pas d'autres cités dans ce cours qui me viennent en tête, néanmoins si vous en relevez qui vous dérangent, ça sera avec plaisir que je les expliquerais.

Merci en tout cas de votre attention, vous serez bientôt capables de déterminer les comportements limites.

Tyvamin

Edité par Tyvamin le 09/04/2014 - 19:33
Trollerateur
Portrait de ShowBeKs
Hors ligne
A rejoint: 7 janvier 2012
Contributions: 17387
Re: Réseaux sociaux, lieux de jouissance

J'ai pas lu mais ça a l'air intéressant Tyvagay :p

Les gens qui aiment bien showbec sont des cons.

Portrait de Tyvamin
Hors ligne
A rejoint: 29 octobre 2011
Contributions: 3211
Re: Réseaux sociaux, lieux de jouissance

Mon texte n'est qu'une introduction, le principal c'est plutôt d'écouter le Professeur :p
En plus, même si on entend que dalle, je parle à la fin, ça devrait te plaire :p

Trollerateur
Portrait de ShowBeKs
Hors ligne
A rejoint: 7 janvier 2012
Contributions: 17387
Re: Réseaux sociaux, lieux de jouissance

On t'entend parler dans tes vidéos de dépressifs :p
C'est pas nouveau.

C'est mieux que d'entendre Conp-hack cela dit =D

Les gens qui aiment bien showbec sont des cons.

Portrait de Tyvamin
Hors ligne
A rejoint: 29 octobre 2011
Contributions: 3211
Re: Réseaux sociaux, lieux de jouissance

Des vidéos de dépressifs ? OO

Bon assez rigolé, instruis-toi et écoute cet audio, le capital c'est le Professeur et ce qu'il dit !

Portrait de Dantesqueman
Hors ligne
A rejoint: 1 septembre 2011
Contributions: 10477
Re: Réseaux sociaux, lieux de jouissance

Qu'entends-tu exactement par quelqu'un qui devient "psychotique" si il ne passe pas par son syndrome d'Oedipe?

Portrait de Tyvamin
Hors ligne
A rejoint: 29 octobre 2011
Contributions: 3211
Re: Réseaux sociaux, lieux de jouissance

L'Oedipe n'est pas un syndrome :p
C'est une étape dans la vie de l'enfant (qui commence vers 3-4 ans). Selon Freud, le Complexe d'Oedipe, est soit l'envie de l'enfant de se faire la figure parentale (pas forcément un parent hein, attention) normalement de sexe opposé (soit la mère, soit le père, pour prendre un exemple classique), et d'évincer l'autre figure parentale (pareil que tout à l'heure), l'oblige à reconnaître l'existence d'une relation entre sa figure maternelle et une autre personne dont il est exclu, et dont il n'avait pas conscience jusqu'ici (l'enfant considérant jusque là être au centre de tout). Dès lors il prend conscience de cela, il entreprend une relation avec l'autre figure parentale de laquelle la figure maternelle est exclue. C'est ce qu'on appelle la triangulation. Pour faire simple avec un exemple familial lambda, y a trois relations qu'enregistrent alors l'enfant :
1. relation papa - maman dont l'enfant est exclu
2. relation enfant - maman dont le papa est exclu
3. relation enfant - papa dont la maman est exclue

Les psychotiques ne passent pas par là, c'est pourquoi par exemple si ce sont des garçons ils ont toujours une relation très fusionnelle avec leur figure maternelle. Et quand je dis "fusionnelle", je parle vraiment de fusion au sens propre du terme. Le psychotique pense que sa figure maternelle est un fragment de lui-même (quant au monde, il ne perçoit que son propre point de vu et donc au final ne le considère pas non plus comme détaché de lui). Or cette étape de la vie est essentielle pour que naisse son surmoi, soit l'intégration des codes sociaux, tout comme des interdictions (tel l'inceste). C'est pourquoi chez le psychotique le principe de réalité est nul.
Chez les pervers, on entame le parcours oedipien, mais en vérité, même s'ils en ont conscience, qu'il y ait une relation entre la figure oedipienne et une autre personne (le père, la mère, le frère, l'ami, etc) dont il est exclu, ils dénient cette réalité, ils font comme si de rien n'était. Soit : ils rejettent le principe de réalité, qui est existant chez eux, pour mieux satisfaire leur principe de plaisir. Contre toute idée reçue, statistiquement, ce ne sont pas les psychotiques qui sont les plus dangereux, mais bien les pervers (pour tout vous dire, les "prédateurs" font partie de la structure perverse).

Après pour d'autres psychanalystes, tel Bergeret, on considère que le problème naîtrait un peu avant le Complexe d'Oedipe pour les psychoses. A la ligne de division (vers 2-3 ans), qui lui permettrait de différencier l'autre de soi. Chez lui par exemple les pervers se situeraient entre la ligne de division et l'oedipe. Petit complément, parce que j'aime mes cours :p
Cette ligne de division correspond chez Wallon, en psycho du développement, au stade du personnalisme, où l'enfant se distingue de l'autre, et cherche à intégrer les normes sociales lui permettant de jouir de ce personnalisme (de ce point de vu-ci, on considère que la psychose naît d'une défaillance de l'autre à l'aider à intégrer ces concepts à ce moment décisif de construction de soi).

Mais ça c'est hors-sujet, ça me met juste un peu plus dans le bain :p

Portrait de Annatar78
Hors ligne
A rejoint: 23 octobre 2011
Contributions: 1418
Re: Réseaux sociaux, lieux de jouissance

Cette analyse sur le "Cyber Harcèlement" est vraiment intéressante, cela nous concerne tous. Les témoignages à la fin sont très poignants. Je n'ai pas écouté la toute fin avec les questions, par contre.

Portrait de Tyvamin
Hors ligne
A rejoint: 29 octobre 2011
Contributions: 3211
Re: Réseaux sociaux, lieux de jouissance

Ce n'est pas très grave les questions on ne les entend pas trop, on ne distingue que les réponses de Quaderi (ou quand il me flatte à la fin :adhe:), mais sans la question exacte c'est difficile de tout comprendre.
Évidemment que cela nous concerne tous, il ne faut pas prendre "cyber harcèlement" dans le sens commun et radical du terme, on peut déjà avancer ce terme pour des attitudes plus moindres mais toujours nettement significatives.

Grand Bec :V
Klonoa
Portrait de lecorbak
Hors ligne
A rejoint: 15 novembre 2011
Contributions: 8245
Re: Réseaux sociaux, lieux de jouissance

ton prof se taperait bien freud à ce que je vois :V
et il aime parler du phallus.

Portrait de question
Hors ligne
A rejoint: 2 février 2012
Contributions: 10764
Re: Réseaux sociaux, lieux de jouissance

Oh mon dieu, il est vivant !