Fallout

Alors, si je peux apporter modestement mon petit point de vue et mon témoignage : moi qui étais présent lors de plusieurs sessions de Hooper jouant à Fallout (et qui aime ce jeu, mais y ai joué quelques années après sa sortie et non pas « à l’époque » stricto sensu ! ;)), j’ai pu constater que certains (pas tous, soyons d’accord) se sont effectivement mis dans la tête à cause de Hooper que Fallout est non pas seulement un mauvais jeu, mais même un jeu effroyable (pour ne pas employer de terme vulgaire, du genre « une m*rde »).
Alors oui, ça m’a choqué aussi, parce que, à la limite, que Hooper ait tel ou tel ressenti plus ou moins légitime (ou pas), c’est son affaire ; mais que ça en vienne à former l’opinion de quelqu’un de manière biaisée et fausse… Là, ça m’a vraiment écœuré.

Il faut bien comprendre que Hooper a choisi une manière de jouer complètement inappropriée pour ce jeu : se laisser complètement guider voire assister pour tout (de la création du personnage à la distribution des points pour son évolution en passant par la manière de résoudre des problèmes/quêtes), alors que la grande force de Fallout est précisément de laisser une liberté gigantesque (ce qui est un peu la marque des jeux de Tim Cain, je laisse les gens se renseigner !), et donc un authentique jeu de rôle* (terme dont l’usage courant est sévèrement galvaudé, puisqu’on l’utilise en fait pour qualifier des jeux qui ne font qu’en reprendre certains concepts, notamment la notion d’expérience accumulée), avec un tel pilotage automatique qu’il n’a même pas essayé de suivre le scénario ou de découvrir l’univers par lui-même ; le tout en voulant finir le plus vite possible, et c’est là que Hooper est complètement passé à côté d’autre chose : on ne voit qu’une facette du jeu d’une partie à l’autre ! (Et là encore, c’est la signature des jeux de Tim Cain.) Par exemple, si le personnage a une intelligence très faible, hé bien presque tous les dialogues sont adaptés à ce cas-là — y compris les premiers avec le superviseur Jacoren (je repense aussi au « malentendu » surréaliste et fendard avec Harry le super mutant… XD). Ou encore, chaque situation à résoudre peut l’être d’au moins trois manières (en quelque sorte : brutalement, diplomatiquement ou astucieusement). Y compris la façon de « gérer » le Maître, par exemple, ce qui est pourtant crucial dans le scénario.

Sans compter sa manie de vouloir tout ramasser, alors que c’est un jeu où il faut justement faire des choix (la limite de poids à transporter est là pour ça !), et qu’il s’en plaint comme si c’était un défaut (critique complètement contradictoire avec celle contre Fallout 4 rebaptisé en « Full Loot » à cause du trop grand nombre de babioles à chiper de part et d’autre, soit dit en passant…). Que dire de l’épisode du X temps passé à marchander (barre de rire quand même au passage ;))), ou encore de je ne sais plus quelle zone (la Confrérie ?…) où Hooper est exaspéré de tomber sur une quantité astronomique de bonnes choses dans une salle de casiers métalliques… ._. Personne ne met un flingue sur la tempe du joueur pour qu’il ramasse le moindre truc qui se trouve à ses pieds ! On doit comprendre par soi-même qu’il faut choisir que faire.

Et puis que dire du fait de reprocher le côté « lancer de dés »… Mais bien sûr que c’est du lancer de dés !! C’est la conséquence logique du parti pris consistant à définir les compétences du héros par un système de points ! Plus on injecte de temps réel et autres éléments contextuels, moins ils deviennent importants (d’ailleurs, on voit bien que Fallout 4 tend beaucoup plus vers le genre action-RPG que son glorieux ancêtre, du fait du côté jeu de tir) ; et pourtant, Fallout réussit à incorporer quelques éléments dynamiques (la possibilité de se mettre à couvert, le tir ami, la zone de dégât pour les explosions, les conséquences des blessures selon les parties du corps touchées). Alors qu’aucune critique du même genre pour un Final Fantasy VII (que j’aime relativement, mon but n’est pas de descendre le jeu), qui pour le coup a un système de combat qui est bien plus une perpétuelle alternance entre lancer de dés et barre de chargement ! X) (Ce qui m’avait d’ailleurs beaucoup rebuté à l’époque, découvrant le genre.)

Bref, s’il ne s’agit pas de dire que Fallout soit exempt de défauts (le fait que l’on puisse retenter à volonté de crocheter une porte, par exemple, et là, Hooper a raison ; un système complémentaire de tiges pouvant se casser comme dans Fallout 4 ou Dark Project: Deadly Shadows aurait pu être une solution bienvenue), il ne faut pas non plus lui en inventer d’imaginaires voire transformer ses qualités en pseudo-points négatifs ; c’est pourtant ce qui a été fait tout du long de cette partie.

Pour la petite histoire, j’ai moi-même pris Fallout 2 (sur Steam) ! :) (Pas encore eu le temps de le lancer, mais ça se fera un jour…)

Pour ce qui est de cette histoire de « fun », je suis d’accord avec toi : c’est en fait un mot utilisé en l’occurrence pour demander des jeux à gratification immédiate où l’on n’a aucun investissement à faire (en immersion dans le scénario, en planification à plus ou moins long terme, en réflexion pour prendre des décisions pour résoudre telle situation, etc.) ; il est clair que Hooper n’aime pas réfléchir, ce n’est un secret pour personne je pense, mais le coup de faire passer ça pour un défaut de certains jeux alors qu’il s’agit en fait d’un penchant personnel me fait lever un sourcil. ò_Ô

La conclusion est toujours la même : sans test à la fin par-dessus tout ça pour fixer les choses, des gens (j’ai bien dit « des », pas « les ») prennent les commentaires à chaud pour argent comptant et en déduisent une opinion sur le jeu — opinion ô combien injuste.
Ce n’est pas un bon service à rendre au monde du jeu vidéo.
Je ne sais pas si mon commentaire pourrait infléchir l’avis de quelqu’un parti du mauvais pied avec un a priori, mais je l’espère ; ça fera office de pseudo-test très partiel.

* Par là, j’entends dans l’esprit des jeux de plateau qui laissent une grande liberté narrative aux joueurs ; Tim Cain explique justement que c’est l’optique dans laquelle le jeu a été conçu dans la (longue) conférence suivante, que je trouve intéressante et recommande aux curieux. :)
(En anglais et non sous-titré, désolé… Avis aux traducteurs en herbe !)