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La bande dessinée Franco/Belge

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Re: La bande dessiné Franco/Belge

Lu Zombies tome 4: Les moutons de Peru et Cholet.

Avec la découverte de la fréquence sonore pouvant maintenir éloignée les zombies, de nouvelles poches d'humanité tentent de se réorganiser un peu partout dans le monde. Mais le virus Z a la dent dure et connaît de nouvelles mutations, de nouveaux détours mettant aujourd'hui, encore plus que jamais, l'humanité en péril. N'y a-t-il donc aucun espoir?

Zombies est la réponse de la bande dessinée franco-belge à la vague déferlante Walking Dead. Malheureusement, elle souffre de la comparaison avec la série américaine qui la pulvérise à tous les niveaux. Pourtant, Zombies est loin d'être une mauvaise série sur les morts-vivants. Elle tente de dynamiter à sa manière les codes du genre et propose une lecture divertissante. Mais le format de la bande dessinée de 48 pages est un frein pour le développement des personnages et de l"histoire, et le rythme de parution est trop lent pour tenir réellement le lecteur en haleine. Le dessin plutôt classique, passe très bien mais manque un peu de personnalité pour se démarquer. Un peu plus de folie dans la narration et le trait aurait permis de marquer une plus grande singularité et de sortir de l'ombre du comics. Les amateurs de zombies pourront cependant trouver leur compte dans cette série sans prise de tête mais aussi sans surprise.

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Re: La bande dessiné Franco/Belge

Lu La Ballade de Hambone de Marzocchi et Igort.

Dans la petite ville de Huzlehurst, une petite ville de 2027 âmes dans le Mississipi des années 20, un drame se dessine. L'arrivée de deux associés coïncide étrangement avec celle d'un noir bluesman de génie venu auditionner pour une grande maison de disques. Pendant ce temps, un père et sa superbe fille qui rend fou la moitié de la ville ont peur. Aucun rapport à priori entre ces évènements, mais dans une ville comptant aussi peu d'habitants, se croiser n'est pas vraiment un hasard.

La ballade de Hambone est une chronique noire et inquiétante de l'Amérique profonde juste avant la première dépression. Dans ce petit village, le malaise du rêve américain transparaît à travers les personnages à chaque case. L'atmosphère est poisseuse, poussiéreuse et puante. D'emblée, on sait que la ballade qui va être jouée sous nos yeus ne terminera pas bien. Le trait de Leila Marzocchi n'arrange rien, noir et réalisé par le biais de cartes à gratter, lui donnant un aspect de gravure moderne. Une certaine poésie se dégage cependant de toute cette noirceur, et certains éléments fantastiques viennent placer l'oeuvre sous le signe de la fantasmagorie. Comme si tout cela n'était qu'un mauvais rêve. A noter que la ville de Huzlehurst n'a pas été choisie au hasard, il s'agit de la ville natale du bluesman Robert Johnson qui aurait vendu son âme pour devenir le meilleur guitariste du monde... Le scénario reste cependant assez classique et prévisible. Il n'empêche que La ballade de Hambone, de par son ambiance oppressante et anxiogène, reste une bande dessinée plutôt atypique et réussie. A noter aussi que d'autres chapitres, pouvant se lire indépendamment, existent également.

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Re: La bande dessiné Franco/Belge

Lu Undertaker tome 2: La danse des vautours de Dorison et Meyer.

Le croque-mort Jonas Crow est chargé d'ensevelir le corps d'un riche prospecteur ayant ingurgité son propre or dans la mine où il a fait fortune. Le problème est que ça a fini par se savoir et que beaucoup de personnes rêvent d'ouvrir le bide du cadavre pour récupérer le magot. Mais l'undertaker met un point d'honneur à exécuter ses contrats. Et par les moyens les plus vils s'il le faut.

Undertaker rassemble tous les éléments du bon western spaghetti. Avec une réalisation impeccable et soignée, l'aventure transporte le lecteur dans la chaleur de l'ouest américain, dans les canyons déserts et poussiéreux. Les auteurs prennent un plaisir jubilatoire et communicatif à mettre en place cette course poursuite effrénée pour une poignée de pépites d'or. L'être humain tombe dans ses plus gros travers, celui de l’appât du gain et de l'intérêt personnel au mépris de toute dignité. Tout respire le classicisme du genre, jusqu'aux dessins (qui restent malgré tout superbes!), mais sans jamais tomber dans le cliché. Et quand c'est bien fait, avec fraicheur et spontanéité comme c'est le cas ici, on aurait tort de s'en priver. Du grand western, et si vous avez (comme moi!) un faible pour le genre, faîtes-vous plaisir, vous ne le regretterez pas!

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Re: La bande dessiné Franco/Belge

Déjà le volume 2 ? J'irai me lire ça en rentrant :)

Je suis pas un grand fan des dessins et du western mais faut reconnaître qu'ils ont l'art de faire des couvertures qui claquent !

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Re: La bande dessiné Franco/Belge

Lu (sur les bons conseils de Kaz!) Hello Fucktopia: Painted Black Edition de Souillon.

Mali est une provinciale venue à la capitale pour faire des études d'arts plastiques. Loin d'y trouver son compte, elle songe sérieusement à abandonner et se retrouve seule, perdue dans une ville propice à l'errance. Dans la grisaille du quotidien, Mali essaie de donner le change mais ne peut que se rattacher à une vie de débauche l'empêchant de trop penser à sa situation. Heureusement, ses deux amis, Thémis et Stéphane la rattache à un monde de lumière.

J'avoue avoir eu au premier abord du mal avec les dessins, puisant fortement leur inspiration dans le manga et faisant écho à la bande dessinée jeunesse. Mais le récit n'a rien d'une histoire pour les gosses, et cette version, offrant des dessins en noir et blanc, contribue à renforcer l'état de dépression avancée dans laquelle se trouve Mali. Les personnages sont attachants et sont à un âge où ils cherchent simplement une raison de vivre, de se battre et de ne pas tout foutre en l'air à un moment crucial où tu décides ce que tu vas faire de ta vie. Et pour les personnages, Mali en tête, c'est vertigineux. Les coups de mou de l'héroïne sont d'autant plus mis en exergue que l'humour, bien présent, offre un bon moyen de mettre en avant la psychologie de Mali qui cherche à se débattre dans ce monde de merde. La fin offre cependant une petite bouffée d'espoir et d'oxygène à ses personnages en mal de repère. A noter aussi dans la présente édition, quelques pages inédites intitulées "Goodbye Fucktopia" et proposant un épilogue à l'album. Pas indispensable, loin de là, mais c'est plaisant de voir ce que sont devenus les personnages quelques années après, avec une colorisation couleur qui prouve que la noirceur du quotidien est définitivement derrière. Bref, un album au final très sympa, plus fin qu'il n'y paraît, et se lisant assez vite.

Edité par Romano le 05/01/2016 - 12:01
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Re: La bande dessiné Franco/Belge

Citation:
Bref, un album au final très sympa, plus fin qu'il n'y paraît, et se lisant assez vite.

Ah content que ça t'ait plu !

Personnellement je suis vraiment pas fan de l'édition grand format en noir et blanc, on peut effectivement y voir un sens derrière tout ça mais ça serait regrettable de ne pas profiter des magnifiques couleurs qui ont tout autant leur place (notamment pour une scène assez WTF).

Sinon j'ai rien découvert récemment... j'espère que 2016 se montrera plus intéressant.

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A rejoint: 18 mai 2014
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Re: La bande dessiné Franco/Belge

Citation:
Personnellement je suis vraiment pas fan de l'édition grand format en noir et blanc, on peut effectivement y voir un sens derrière tout ça mais ça serait regrettable de ne pas profiter des magnifiques couleurs qui ont tout autant leur place (notamment pour une scène assez WTF).

Je vois à quelle scène tu veux faire allusion, et effectivement, en couleur, ça doit donner.
C'est dommage que Souillon n'est pas opté pour une colorisation sur cette séquence, un peu à la manière du personnage de Blast ou encore de Sin City: L'enfer en retour quand ils font leurs trips hallucinatoires.
Mais bon, j'ai quand même bien aimé cette version noir et blanc qui m'attirait un peu plus que la version couleur. ;)

Edité par Romano le 05/01/2016 - 17:04
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Re: La bande dessiné Franco/Belge

Lu L'affaire Loretta Stevens de Baggi.

Mr Grunge est un détective privé canard. Chargé d'enquêter sur le cas de la disparition de Loretta Stevens par la soeur de cette dernière, il est balloté au gré du vent pour tenter de trouver un semblant d'indices. La cliente est douteuse, l'enquête foireuse, l'intrigue hasardeuse, et la fin tout sauf heureuse. Bienvenue dnas les méandres du cerveau du détective grunge.

Cette bande dessinée est un OVNI. Tant dans sa construction, alambiquée, complexe et incompréhensible (mais y a-t-il quelque chose à comprendre?) que dans son dessin mêlant style cartoon et réaliste. L'auteur joue avec les codes de la bande dessinée et avec différents genres. L'inspecteur tombe dans un complot politico-érotico-fantastique-lovecraftien dont on aura pas vraiment l'issue finale, mais qui s'avère de toute manière bien trop gros pour ses maigres moyens de détective privé. Le tout donne un côté hallucinatoire et déjanté un poil glauque, un peu à l'instar du Festin Nu , et donne l'impression d'avoir été conçu sous acides. Une lecture un peu désagréable, où on se sent balloté en tout sens et où on cherche vainement à trouver un sens ou des explications. Le dessin en noir et blanc offre parfois des cases ou des planches superbes, pour tomber dans la case ou la planche suivante dans un côté volontairement grossier. Trop expérimental et déroutant à mon goût, je n'ai pas pris beaucoup de plaisir dans cette lecture. Mais certains y trouveront peut-être leur compte.

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Re: La bande dessiné Franco/Belge

Lu Max Winson Tome 2: L'échange de Jérémie Moreau.

Après sa victoire parce qu'il n'a pas réussi à perdre sur le champion de l'état totalitaire, Max se retrouve responsable de l'exécution de son adversaire. La mort de son père et l'arrestation de son entraîneur achève de le plonger dans la tourmente et la dévastation. Il décide de disparaître quelque temps pour essayer de trouver un sens à sa vie et son tennis formaté pour gagner. Sa rencontre dans une maison reculée avec un ancien champion des années 50 va être le début de sa rédemption. A son contact, Max va apprendre à jouer et à voir l'adversaire autrement.

Ce tome signe la fin de l'excellent diptyque de Jérémie Moreau. Bien avant d'être une bande dessinée sur le sport en général et sur le tennis en particulier, l'histoire de Max Winson est une bouffée d'oxygène et de poésie. Le champion élevé comme un vulgaire automate à gagner déploie enfin ses ailes pour, la première fois de sa vie, se sentir réellement vivre et exister. La gloire et le succès ne sont pas des facteurs d'épanouissement et cette bande dessinée le démontre de manière magistrale. Sans jamais tomber dans le pathos, de manière sobre avec des touches de poésie et d'onirisme dans la narration mais aussi le dessin, Jérémie Moreau nous attache profondément à son personnage et son destin. Une bande dessinée remarquable qui nous interroge sur les notions de compétition et performance, ainsi que sur notre goût à vouloir se créer des champions et des icônes, premier pas vers une déshumanisation. A lire. Vraiment.

Edité par Romano le 11/01/2016 - 22:50
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Re: La bande dessiné Franco/Belge

Lu La Belle Mort de Mathieu Bablet.

L'humanité a été dévastée par des insectes de provenance mystérieuse. Au milieu des décombres, trois survivants errent en cherchant un but à leur vie. Désœuvrés et désemparés, dans un décor de ruine et de destruction, ils traînent péniblement leurs carcasses. Jusqu'à ce que leur rencontre avec une autre survivante les mette au coeur d'un vaste plan les dépassant totalement.

En refermant le livre, j'ai eu la sensation d'un gigantesque gâchis. Cette bande dessinée partait si bien! Un prologue saisissant, une ambiance de fin du monde à la fois poétique et angoissante, des personnages perdus et déprimés dans un monde vaste et désert où grouille une menace latente et invisible, un dessin avec des personnages certes plutôt simplistes, mais avec des décors à couper le souffle. Bref, la première partie emballe et percute. Il ne se passe pas grand chose, mais pourtant, la tension est là et bien palpable et les personnages totalement désespérés sont en proie à la faim, aux éboulements, à la solitude, aux conflits d'intérêts, à une menace effrayante et invisble... Puis vient la deuxième partie... qui tente de donner un sens à tout ça, à cette fin du monde, aux vies des protagonistes. On s'accroche à un espoir, à un sale espoir qui vient pourrir une tragédie qui s'annonçait superbe. Non seulement c'est mal foutu, mais en plus cela paraît déplacé et tombe comme un cheveu sur la soupe. L'ambiance et l'intensité dramatique fondent comme de la neige au soleil et débouche sur un final plutôt plat sans grande surprise. Telle Icare, la bande dessinée de Bablet vole haut avant de se brûler les ailes. Quel dommage! La première partie promettait tant...


Edité par Romano le 11/01/2016 - 23:26