Après un coup foiré devant lui rapporter gros, Tyler Cross se retrouve enfermé à Angola, la tristement célèbre prison de Louisianne. Traqué par la mafia et malmené par les gardiens, il n'a que peu de chances de survie et il le sait. Tyler Cross va devoir mettre de l'ordre dans ses priorités: d'abord, survivre. Ensuite, sortir. Et ce ne sera certainement pas pour bonne conduite.
Le premier tome était déjà un monument de la bd, ce deuxième tome propulse cette série comme un indispensable.
Et pourtant... Les traits, plutôt sobres et carrés sont efficaces sans être extraordinaires; l'histoire est classique et sans réelle surprise. Mais Tyler Cross transcende le genre du polar. L'anti-héros, tueur implacable au sang froid de reptile est incroyable et d'une classe folle; la voix off l'accompagnant tout du long est d'une incroyable justesse et affreusement pragmatique sans jamais tomber dans le cynisme; la construction narrative et le rythme sont juste parfaits. Tout ces éléments en font une oeuvre terriblement jouissive. Du lourd. Ceux qui ont déjà lu et apprécié le premier tome de Tyler Cross peuvent foncer les yeux fermés! Faîtes-vous plaisir, vous ne serez pas déçu.
Le 7eme volume de la série française référence-hommage au manga primée à Angoulême! Sans trop spoiler les évènements précédents qui ont laissé les lecteurs sur le cul, on a droit à une ellipse de 10 ans avec par conséquent une redéfinition des personnages et de leurs liens.
Le trio des créateurs Vivès-Balak-Sanlaville fonctionne à merveille. On sent le trio complice et ils arrivent à trouver une homogénéité dans le dessin et dans la narration qui reste toujours de même qualité. De plus, ils sont d' une efficacité remarquable permettant ainsi (fait assez rare pour être souligné) de sortir des volumes épais à un rythme rapide, régulier et avec des dessins de bonne facture. Le style Vivès prédomine, faut aimer, mais on ne peut rester de marbre devant la beauté de ses personnages (surtout féminins!). Tout fan de Shonen y trouvera son compte, la série faisant ouvertement référence aux canons du genre mais en restant toutefois originale car proposant une histoire cohérente et maîtrisée qui allie science-Fiction à l'ambiance steampunk déjantée et Heroic-Fantasy plutôt classique.
Cette bande-dessinée fait foutrement bien son job en proposant enfin un manga à la française qui tienne la route à tous les niveaux. Elle vaut bien un petit détour.
Lu Space Serenade tome 1 de Witko et Berstein (alias Comète)
Stéphie est une romancière rêvant de l’amour avec un grand A. Mais un amour loin d’être platonique, fait de feux et de passions. Ne tombant que sur des losers dans sa vie réelle, elle s’imagine dans un futur lointain fantasmé, empli de dangers, de robots, d’extra-terrestres à tentacules et de clones. Et bien évidemment, tout ce petit monde lui fait la cour... et plus si affinités. Au grand dam de Steeve, son compagnon bellâtre au tempérament plutôt jaloux.
Space Serenade est une série démarrant sur les chapeaux de roue. Le duo de Nikola Witko et Jorge Berstein (oeuvrant ici sous le pseudo Claude Comète) fonctionne à merveille et paraît déjà parfaitement huilé. Avec cette ambiance savoureuse de science-fiction rétro des années 1950, Bernstein met en place l’univers fantasmé de Stéfie, savamment drôle et indubitablement coquin, dans lequel elle se retranche à la moindre déconvenue amoureuse. Et pour notre plus grand bonheur, cela lui arrive souvent! Cette confrontation du monde soap et futuriste aux accents vaudevillesques est parfaitement mis en valeur par le trait gracieux et expressif de Witko, ainsi que par une colorisation subtile donnant un cachet rétro réussi grâce à une bichromie aux tons pastels rappelant les pages des magazines Pulp. C’est drôle sans jamais être lourd, coquin sans jamais être vulgaire. En bref, il y a fort à parier que la série Space Serenade, si elle continue sur sa lancée, saura devenir un des classiques de la maison Fluide Glacial.
9 ans après le dernier volume, Joann Sfar signe un nouveau volume du Chat du Rabbin!
Le chat est désespéré: sa maîtresse, Zlabya, attend un enfant. L'arrivée de cet étranger occupe complètement les pensées de sa maîtresse qui le délaisse. Comment garder sa place? Ne ferait-il pas mieux de chercher un autre foyer?
Si on a plaisir à retrouver le chat du Rabbin après tant d'absence, on déchante assez vite. Le récit est plutôt long, s'étirant inutilement. Même si on retrouve la tendresse et l'humour ayant marqué la série, ce tome apparaît plus plat, sauf à deux moments savoureux(les dialogues avec le rabbin et la souris). Mais bon, on s'ennuie un peu quoi... Joann Sfar n'a probablement plus grand chose à raconter avec ce chat. Et ce n'est du coup pas avec son trait, évocateur mais minimaliste, que le lecteur se sentira plus investi. Sfar est l'un des auteurs les plus prolifiques de la bd française et abat un boulot monstrueux. Mais son oeuvre est inégale. Ce sixième tome reste sympathique mais malheureusement, on est loin des débuts de la série.
Et si vous n'avez toujours pas vu le film adapté de cette bd, foncez! C'est une perle de l'animation française!
Ca fait malheureusement plusieurs années maintenant que Joann Sfar est HS, voire has been, que le succès lui est monté à la tête, ou quand il a subitement décidé qu'il pouvait forcément être un bon cinéaste parce qu'il était un bon auteur de BD (comme s'il devait se sentir frustré de n'être qu'un simple bon auteur de BD). Dommage parce que j'étais assez fan de ses BD, mais là vraiment ce n'est plus possible (en gros, ça correspond à l'époque où il a délaissé toutes ses séries comme Donjon, d'ailleurs c'est Trondheim qui a voulu en donner quand même une conclusion contre l'avis de Sfar car lui avait visiblement envie de continuer vu qu'après il s'est lancé dans Ralph Azam).
Du coup, j'ai feuilleté ce dernier tome du Chat du Rabbin, mais j'ai vu tout de suite que le dessin faisait déjà plus négligé que dans les tomes précédents.
Sinon dernièrement, j'ai relu toute la série Prince de la Nuit, et c'est vraiment excellent comme dans mon souvenir d'ado. C'est super bien fichu, l'histoire passionnante en jonglant entre les différentes époques, bien dessiné.
J'ai aussi enfin découvert la série Légende (du même auteur Swolfs), qui elle aussi m'a beaucoup plu. Pas autant que Prince de la Nuit, mais quand même on y retrouve les mêmes qualités narratives et graphiques, cette fois ancrée à l'époque médiévale.
Enfin, là je viens de replonger dans les Blake et Mortimer: du bonheur en barre (je détaillerai un peu plus tard). :-)
Edit: Ah et j'ai vu que le dernier tome Antarès du troisième cycle Aldébaran de Léo est enfin sorti. J'attends la sortie de l'intégrale avant de me lire tout ça (ayant adoré Aldébaran et Bételgeuse). Pareil pour Namibia, j'attends aussi l'intégrale (vu que j'avais beaucoup aimé Kenya aussi). :)
J'ai aussi enfin découvert la série Légende (du même auteur Swolfs), qui elle aussi m'a beaucoup plu.
Si t'aimes bien Swolfs, va jeter un oeil sur sa série Western-Spaghetti Durango. Franchement, c'est du Westren classique, c'est moins bon que Blueberry, mais ça reste quand même foutrement bon (surtout les tomes 4-5-6 qui sont au top). Et puis rien que pour le dessin de Swolfs qui pète la classe ça vaut le coup! (bien qu'au début de cette série, il se cherche)
Sinon, pour revenir à Sfar, je te trouve un peu sévère. C'est vrai qu'il a pris un peu le melon (du moins c'est l'impression qu'il donne), mais c'est un gros bosseur. Ce que je lui reproche, c'est d'être au four et au moulin, sur 36 projets en même temps. A force de s'éparpiller, il ne peut plus s'investir à fond nulle part. D'où l'impression de voir des choses baclées. Je ne pense pas que ce soit de la suffisance ou du foutage de gueule. S'il arrive à se recentrer, je suis sûr qu'il peut ressortir du lourd.
C'est marrant ce que tu dis, parce qu'au contraire j'ai l'impression que Sfar ne fait plus rien, alors qu'autrefois il avait effectivement trois mille projets mais il arrivait quand même à maintenir la qualité.
Je prends note pour Durango, j'en ai effectivement déjà entendu parler (j'ai vu des gens montrer cette BD lors du festival de BD où j'avais rencontré l'auteur). :-)
C'est marrant ce que tu dis, parce qu'au contraire j'ai l'impression que Sfar ne fait plus rien, alors qu'autrefois il avait effectivement trois mille projets mais il arrivait quand même à maintenir la qualité.
Il a toujours été un gros bosseur. Mais avant 2010, il était quasiment exclusivement concentré sur la bande dessinée. Aujourd'hui, comme je le disais, il est au four et au moulin parce qu'il dessine, il réalise des films, il écrit des romans, il donne des conférences, il divorce (mine de rien ça doit pas arranger les choses), il présente des émissions sur France Inter, il est directeur de collection chez Gallimard... Bref, il est partout et nulle part à la fois.
Il va devoir faire des choix, et au vu de ce que je vois, le dessin semble être ce qui le gonfle le plus. Je ne serai pas surpris qu'il finisse par le lâcher définitivement. Mais je peux me tromper ^^
Lu Pendant que le Roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes? de Zidrou et Roger.
Derrière ce titre à rallonge se cache l'histoire, en apparence anodine, de Catherine 72 ans et de son fils de 43 ans Michel. Mais depuis un accident de voiture, Michel est handicapé. Alors Catherine prend soin de son fils. Avec force, tendresse, abnégation et courage.
La bande dessinée est découpée en plusieurs chapitre de quelques pages. Des tranches de vie. Des moments du quotidien où les auteurs essaient de capter et de décortiquer la relation d'une mère et de son fils, qui a irrémédiablement changé. Cette mère, ayant l'âge d'une grand-mère, devenue par la force des choses une héroïne du quotidien, portant à bout de bras son fils de 8 ans enfermé dans un corps de 43 ans. Elle aime son fils profondément, mais parfois elle craque, elle s'énerve. Elle aimerait partir et tout quitter mais ne peut s'y résoudre. Qui s'occuperait de son fils? Alors elle renonce, et fait ce qu'elle a à faire. Une bande dessinée sur le handicap, sans tabou, qui rend hommage à toutes ses personnes devenues des symboles de courage par la force des choses. De beaux moments mêlés, fatalement, à de moins bons. Une belle leçon de vie croquée à la perfection par Zidrou et sublimée par le trait de Roger. Un dessin tendre et gracieux, fin et délicat mais envahit par une bichromie donnant malgré tout une grisaille au quotidien. Simple et émouvant.
Sept Nains sont des bouffons à la cour du Roi. Lors de l'anniversaire d'une gamine mal élevée du nom de Blanche, ils font "la" blague de trop que la Reine n'apprécie pas et qui les condamnent à l'exil. C'est le début pour eux d'une longue descente aux enfers.
Delcourt lance la troisième saison de sa série à succès Sept avec cet album.
Le principe de cette série est de faire intervenir des scénaristes et des dessinateurs différents avec pour seul contrainte de mettre en place sept personnages. Du fait de changement d'auteurs, on alterne fatalement entre l'excellence (Sept psychopathes, Sept Missionnaires, Sept Survivants), le bon (Sept Voleurs, Sept Pistoleros, Sept Yakuzas) et le franchement mauvais (Sept pirates, Sept personnages).
Pour ce premier album de cette 3eme Saison, Delcourt (comme à chaque lancement de saisons) n'a pas pris de risque. La maison d'édition a fait appel à Wilfrid Lupano (Les vieux fourneaux, Ma révérence, L'homme qui n'aimait pas les armes à feu...), l'un des scénaristes les plus talentueux de sa génération pour cet album. Et encore une fois, Lupano démontre toute l'étendue de son talent (et de son humour).
Sept Nains reprend le célèbre conte de Blanche Neige de manière complètement détournée et barrée. On se marre en lisant cette relecture du conte fourmillant de bonnes trouvailles. Rien que les coups du miroir magique et du Prince Charmant sont épiques. Cette bd, c'est un petit bijou de créativité et d'humour. Un vent de fraicheur qui fait du bien. Le dessinateur, Roberto Ali, est inconnu au bataillon, mais il possède déjà un trait fin, précis et personnel. Gageons que nous entendrons parler de lui très bientôt!
La troisième saison de Sept démarre donc sur les chapeaux de roue. Espérons que la suite sera du même acabit! Malheureusement, rien n'est moins sûr.
Lu Tyler Cross Tome 2: Angola de Nury et Brüno.
Après un coup foiré devant lui rapporter gros, Tyler Cross se retrouve enfermé à Angola, la tristement célèbre prison de Louisianne. Traqué par la mafia et malmené par les gardiens, il n'a que peu de chances de survie et il le sait. Tyler Cross va devoir mettre de l'ordre dans ses priorités: d'abord, survivre. Ensuite, sortir. Et ce ne sera certainement pas pour bonne conduite.
Le premier tome était déjà un monument de la bd, ce deuxième tome propulse cette série comme un indispensable.
Et pourtant... Les traits, plutôt sobres et carrés sont efficaces sans être extraordinaires; l'histoire est classique et sans réelle surprise. Mais Tyler Cross transcende le genre du polar. L'anti-héros, tueur implacable au sang froid de reptile est incroyable et d'une classe folle; la voix off l'accompagnant tout du long est d'une incroyable justesse et affreusement pragmatique sans jamais tomber dans le cynisme; la construction narrative et le rythme sont juste parfaits. Tout ces éléments en font une oeuvre terriblement jouissive. Du lourd. Ceux qui ont déjà lu et apprécié le premier tome de Tyler Cross peuvent foncer les yeux fermés! Faîtes-vous plaisir, vous ne serez pas déçu.
Last Man tome 7 de Balak-Sanlaville-Vivès.
Le 7eme volume de la série française référence-hommage au manga primée à Angoulême! Sans trop spoiler les évènements précédents qui ont laissé les lecteurs sur le cul, on a droit à une ellipse de 10 ans avec par conséquent une redéfinition des personnages et de leurs liens.
Le trio des créateurs Vivès-Balak-Sanlaville fonctionne à merveille. On sent le trio complice et ils arrivent à trouver une homogénéité dans le dessin et dans la narration qui reste toujours de même qualité. De plus, ils sont d' une efficacité remarquable permettant ainsi (fait assez rare pour être souligné) de sortir des volumes épais à un rythme rapide, régulier et avec des dessins de bonne facture. Le style Vivès prédomine, faut aimer, mais on ne peut rester de marbre devant la beauté de ses personnages (surtout féminins!). Tout fan de Shonen y trouvera son compte, la série faisant ouvertement référence aux canons du genre mais en restant toutefois originale car proposant une histoire cohérente et maîtrisée qui allie science-Fiction à l'ambiance steampunk déjantée et Heroic-Fantasy plutôt classique.
Cette bande-dessinée fait foutrement bien son job en proposant enfin un manga à la française qui tienne la route à tous les niveaux. Elle vaut bien un petit détour.
Lu Space Serenade tome 1 de Witko et Berstein (alias Comète)
Stéphie est une romancière rêvant de l’amour avec un grand A. Mais un amour loin d’être platonique, fait de feux et de passions. Ne tombant que sur des losers dans sa vie réelle, elle s’imagine dans un futur lointain fantasmé, empli de dangers, de robots, d’extra-terrestres à tentacules et de clones. Et bien évidemment, tout ce petit monde lui fait la cour... et plus si affinités. Au grand dam de Steeve, son compagnon bellâtre au tempérament plutôt jaloux.
Space Serenade est une série démarrant sur les chapeaux de roue. Le duo de Nikola Witko et Jorge Berstein (oeuvrant ici sous le pseudo Claude Comète) fonctionne à merveille et paraît déjà parfaitement huilé. Avec cette ambiance savoureuse de science-fiction rétro des années 1950, Bernstein met en place l’univers fantasmé de Stéfie, savamment drôle et indubitablement coquin, dans lequel elle se retranche à la moindre déconvenue amoureuse. Et pour notre plus grand bonheur, cela lui arrive souvent! Cette confrontation du monde soap et futuriste aux accents vaudevillesques est parfaitement mis en valeur par le trait gracieux et expressif de Witko, ainsi que par une colorisation subtile donnant un cachet rétro réussi grâce à une bichromie aux tons pastels rappelant les pages des magazines Pulp. C’est drôle sans jamais être lourd, coquin sans jamais être vulgaire. En bref, il y a fort à parier que la série Space Serenade, si elle continue sur sa lancée, saura devenir un des classiques de la maison Fluide Glacial.
Lu Le chat du Rabbin tome 6 de Joann Sfar.
9 ans après le dernier volume, Joann Sfar signe un nouveau volume du Chat du Rabbin!
Le chat est désespéré: sa maîtresse, Zlabya, attend un enfant. L'arrivée de cet étranger occupe complètement les pensées de sa maîtresse qui le délaisse. Comment garder sa place? Ne ferait-il pas mieux de chercher un autre foyer?
Si on a plaisir à retrouver le chat du Rabbin après tant d'absence, on déchante assez vite. Le récit est plutôt long, s'étirant inutilement. Même si on retrouve la tendresse et l'humour ayant marqué la série, ce tome apparaît plus plat, sauf à deux moments savoureux(les dialogues avec le rabbin et la souris). Mais bon, on s'ennuie un peu quoi... Joann Sfar n'a probablement plus grand chose à raconter avec ce chat. Et ce n'est du coup pas avec son trait, évocateur mais minimaliste, que le lecteur se sentira plus investi. Sfar est l'un des auteurs les plus prolifiques de la bd française et abat un boulot monstrueux. Mais son oeuvre est inégale. Ce sixième tome reste sympathique mais malheureusement, on est loin des débuts de la série.
Et si vous n'avez toujours pas vu le film adapté de cette bd, foncez! C'est une perle de l'animation française!
Ca fait malheureusement plusieurs années maintenant que Joann Sfar est HS, voire has been, que le succès lui est monté à la tête, ou quand il a subitement décidé qu'il pouvait forcément être un bon cinéaste parce qu'il était un bon auteur de BD (comme s'il devait se sentir frustré de n'être qu'un simple bon auteur de BD). Dommage parce que j'étais assez fan de ses BD, mais là vraiment ce n'est plus possible (en gros, ça correspond à l'époque où il a délaissé toutes ses séries comme Donjon, d'ailleurs c'est Trondheim qui a voulu en donner quand même une conclusion contre l'avis de Sfar car lui avait visiblement envie de continuer vu qu'après il s'est lancé dans Ralph Azam).
Du coup, j'ai feuilleté ce dernier tome du Chat du Rabbin, mais j'ai vu tout de suite que le dessin faisait déjà plus négligé que dans les tomes précédents.
Sinon dernièrement, j'ai relu toute la série Prince de la Nuit, et c'est vraiment excellent comme dans mon souvenir d'ado. C'est super bien fichu, l'histoire passionnante en jonglant entre les différentes époques, bien dessiné.
J'ai aussi enfin découvert la série Légende (du même auteur Swolfs), qui elle aussi m'a beaucoup plu. Pas autant que Prince de la Nuit, mais quand même on y retrouve les mêmes qualités narratives et graphiques, cette fois ancrée à l'époque médiévale.
Enfin, là je viens de replonger dans les Blake et Mortimer: du bonheur en barre (je détaillerai un peu plus tard). :-)
Edit: Ah et j'ai vu que le dernier tome Antarès du troisième cycle Aldébaran de Léo est enfin sorti. J'attends la sortie de l'intégrale avant de me lire tout ça (ayant adoré Aldébaran et Bételgeuse). Pareil pour Namibia, j'attends aussi l'intégrale (vu que j'avais beaucoup aimé Kenya aussi). :)
Si t'aimes bien Swolfs, va jeter un oeil sur sa série Western-Spaghetti Durango. Franchement, c'est du Westren classique, c'est moins bon que Blueberry, mais ça reste quand même foutrement bon (surtout les tomes 4-5-6 qui sont au top). Et puis rien que pour le dessin de Swolfs qui pète la classe ça vaut le coup! (bien qu'au début de cette série, il se cherche)
Sinon, pour revenir à Sfar, je te trouve un peu sévère. C'est vrai qu'il a pris un peu le melon (du moins c'est l'impression qu'il donne), mais c'est un gros bosseur. Ce que je lui reproche, c'est d'être au four et au moulin, sur 36 projets en même temps. A force de s'éparpiller, il ne peut plus s'investir à fond nulle part. D'où l'impression de voir des choses baclées. Je ne pense pas que ce soit de la suffisance ou du foutage de gueule. S'il arrive à se recentrer, je suis sûr qu'il peut ressortir du lourd.
C'est marrant ce que tu dis, parce qu'au contraire j'ai l'impression que Sfar ne fait plus rien, alors qu'autrefois il avait effectivement trois mille projets mais il arrivait quand même à maintenir la qualité.
Je prends note pour Durango, j'en ai effectivement déjà entendu parler (j'ai vu des gens montrer cette BD lors du festival de BD où j'avais rencontré l'auteur). :-)
Il a toujours été un gros bosseur. Mais avant 2010, il était quasiment exclusivement concentré sur la bande dessinée. Aujourd'hui, comme je le disais, il est au four et au moulin parce qu'il dessine, il réalise des films, il écrit des romans, il donne des conférences, il divorce (mine de rien ça doit pas arranger les choses), il présente des émissions sur France Inter, il est directeur de collection chez Gallimard... Bref, il est partout et nulle part à la fois.
Il va devoir faire des choix, et au vu de ce que je vois, le dessin semble être ce qui le gonfle le plus. Je ne serai pas surpris qu'il finisse par le lâcher définitivement. Mais je peux me tromper ^^
Lu Pendant que le Roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes? de Zidrou et Roger.
Derrière ce titre à rallonge se cache l'histoire, en apparence anodine, de Catherine 72 ans et de son fils de 43 ans Michel. Mais depuis un accident de voiture, Michel est handicapé. Alors Catherine prend soin de son fils. Avec force, tendresse, abnégation et courage.
La bande dessinée est découpée en plusieurs chapitre de quelques pages. Des tranches de vie. Des moments du quotidien où les auteurs essaient de capter et de décortiquer la relation d'une mère et de son fils, qui a irrémédiablement changé. Cette mère, ayant l'âge d'une grand-mère, devenue par la force des choses une héroïne du quotidien, portant à bout de bras son fils de 8 ans enfermé dans un corps de 43 ans. Elle aime son fils profondément, mais parfois elle craque, elle s'énerve. Elle aimerait partir et tout quitter mais ne peut s'y résoudre. Qui s'occuperait de son fils? Alors elle renonce, et fait ce qu'elle a à faire. Une bande dessinée sur le handicap, sans tabou, qui rend hommage à toutes ses personnes devenues des symboles de courage par la force des choses. De beaux moments mêlés, fatalement, à de moins bons. Une belle leçon de vie croquée à la perfection par Zidrou et sublimée par le trait de Roger. Un dessin tendre et gracieux, fin et délicat mais envahit par une bichromie donnant malgré tout une grisaille au quotidien. Simple et émouvant.
Lu Sept Nains de Lupano et Ali.
Sept Nains sont des bouffons à la cour du Roi. Lors de l'anniversaire d'une gamine mal élevée du nom de Blanche, ils font "la" blague de trop que la Reine n'apprécie pas et qui les condamnent à l'exil. C'est le début pour eux d'une longue descente aux enfers.
Delcourt lance la troisième saison de sa série à succès Sept avec cet album.
Le principe de cette série est de faire intervenir des scénaristes et des dessinateurs différents avec pour seul contrainte de mettre en place sept personnages. Du fait de changement d'auteurs, on alterne fatalement entre l'excellence (Sept psychopathes, Sept Missionnaires, Sept Survivants), le bon (Sept Voleurs, Sept Pistoleros, Sept Yakuzas) et le franchement mauvais (Sept pirates, Sept personnages).
Pour ce premier album de cette 3eme Saison, Delcourt (comme à chaque lancement de saisons) n'a pas pris de risque. La maison d'édition a fait appel à Wilfrid Lupano (Les vieux fourneaux, Ma révérence, L'homme qui n'aimait pas les armes à feu...), l'un des scénaristes les plus talentueux de sa génération pour cet album. Et encore une fois, Lupano démontre toute l'étendue de son talent (et de son humour).
Sept Nains reprend le célèbre conte de Blanche Neige de manière complètement détournée et barrée. On se marre en lisant cette relecture du conte fourmillant de bonnes trouvailles. Rien que les coups du miroir magique et du Prince Charmant sont épiques. Cette bd, c'est un petit bijou de créativité et d'humour. Un vent de fraicheur qui fait du bien. Le dessinateur, Roberto Ali, est inconnu au bataillon, mais il possède déjà un trait fin, précis et personnel. Gageons que nous entendrons parler de lui très bientôt!
La troisième saison de Sept démarre donc sur les chapeaux de roue. Espérons que la suite sera du même acabit! Malheureusement, rien n'est moins sûr.